Ramadan approche à grands pas, et comme chaque année, la question incontournable se pose: quels feuilletons suivre cette saison ?
Ramadan approche à grands pas, et comme chaque année, la question incontournable se pose: quels feuilletons suivre cette saison ?
Cette année, la production télévisuelle s’annonce riche et variée, avec des œuvres attendues dans plusieurs pays arabes. Concernant les productions tunisiennes et libanaises, peu d’informations ont été divulguées jusqu’à présent, mais du côté égyptien, certains feuilletons semblent déjà s’imposer comme des incontournables, notamment grâce à la réputation de leurs réalisateurs et à la qualité des œuvres qu’ils ont déjà livrées par le passé.
Les nouvelles productions les plus attendues
Parmi les séries les plus attendues, Lam Shamsya figure en tête de liste. Ce feuilleton est écrit par la grande scénariste Mariam Naoum, réalisé par Karim Eshenawi, et met en scène Amina Khalil dans le rôle principal. Ce trio avait déjà marqué les esprits il y a trois ans avec Khallil Balak Min Zizi, une production saluée tant par la critique que par le public. Mariam Naoum est réputée pour ses œuvres engagées, souvent axées sur des thématiques sociales fortes, tandis que Karim Eshenawi est reconnu pour sa mise en scène subtile et réaliste. Quant à Amina Khalil, elle n’a jamais déçu par son excellente interprétation.
Synopsis : Une enseignante découvre que plusieurs enfants de son école sont victimes de harcèlement et de mauvais traitements. Elle s’efforce de les soutenir et de trouver des solutions pour les protéger, mais elle doit aussi faire face à des problèmes familiaux qui menacent la stabilité de son foyer et apportent tension et anxiété dans sa vie.
Autre projet à suivre, Albi W Moftaho, réalisé par Tamer Mohsen, cinéaste de renom à qui l’on doit Lo3bet Newton, un drame poignant qui avait conquis les téléspectateurs lors du Ramadan 2021 et qui les avait tenus en haleine chaque soir. Son retour est donc particulièrement attendu. Tamer Mohsen est un réalisateur qui excelle dans l’exploration psychologique de ses personnages, offrant toujours des récits profonds et nuancés.
Synopsis : Une femme trois fois divorcée tente de reconquérir son ex-mari pour le bien de leur fils en trouvant un homme qui acceptera de jouer le rôle de « mohallel » (mari temporaire). Par hasard, elle rencontre un chauffeur de service de transport privé, célibataire, à qui elle propose de l’épouser sans lui révéler la véritable raison de son offre.
Le feuilleton Zolm El Mastaba attire également l’attention. Son réalisateur, Hany Khalifa, est une figure incontournable du paysage audiovisuel égyptien, réputé pour sa capacité à tisser des drames humains profonds avec une mise en scène élégante et immersive. Il s’est illustré avec des films et séries marquants, caractérisés par une grande justesse psychologique et un sens aigu du réalisme. Parmi ses œuvres les plus notables, on retrouve Sahar El Layali (2003), un film acclamé pour son écriture subtile et ses performances d’acteurs, ainsi que des feuilletons ramadanesques à succès comme Layali Eugénia (2018), porté par Dhafer L’Abidine et Amina Khalil, et Bedon Sabeq Enthar (2024), où il dirige Aicha Ben Ahmed et Asser Yassine dans une intrigue captivante. Avec Zolm El Mastaba, il devrait une fois encore proposer une œuvre soignée et poignante.
Synopsis : Dans une région rurale, Hassan et son ami Hamada sont en rivalité pour l’amour de Rabiâa. Après un voyage à l’étranger, Hassan revient pour découvrir que Hamada a profité de son absence pour épouser la jeune femme avec l’appui de son frère, le cheikh Alaâ, qui impose son autorité sur la région. Hassan décide alors de leur déclarer la guerre.
Dans El Ghawy, Aicha Ben Ahmed tient le rôle principal féminin dans une comédie, un registre nouveau pour elle. L’actrice tunisienne continue d’imposer son talent sur la scène égyptienne, et ce projet pourrait bien renforcer davantage sa carrière internationale. Habituée à des rôles exigeants, elle a su prouver son talent en oscillant entre cinéma et télévision avec brio. Elle partage l’affiche avec Ahmed Mekki, un acteur emblématique de la comédie égyptienne, notamment connu pour son rôle principal dans la série à succès El Kebir Awi. Ce duo promet un mélange d’humour et de dynamisme qui devrait séduire les spectateurs.
Synopsis :Après la perte tragique de sa femme et de grandes injustices subies, l’un des criminels les plus redoutés décide de changer de vie pour élever son fils de manière honnête. Mais ce nouveau chemin est semé d’embûches et le pousse à relever des défis qui le transformeront en héros populaire auprès des habitants de son quartier.
Montahy El Salaheya se distingue par la présence de Mohamed Farrag, un acteur reconnu pour ses choix artistiques pertinents et son exigence dans la sélection de ses rôles. Révélé par des performances marquantes dans Taht El Saytara (2015) et Lo3bet Newton (2021), il s’est imposé comme l’un des comédiens les plus talentueux de sa génération. Son jeu intense et nuancé lui permet d’apporter une profondeur psychologique à ses personnages, rendant chacune de ses apparitions marquantes. Même sans connaître l’identité du scénariste ou du réalisateur, sa seule présence suffit à susciter l’intérêt et à garantir une prestation de qualité.
Synopsis : La vie de Saleh bascule lorsqu’un problème professionnel le mène en prison. À sa sortie, il se retrouve sans emploi, divorcé, et en difficulté avec sa fille. Il tente alors de reconstruire sa vie grâce aux jeux d’argent en ligne, mais se retrouve entraîné dans un univers sombre et dangereux. L’addiction le pousse à prendre des décisions risquées qui menacent de le faire replonger dans un monde criminel dont il voulait s’éloigner.
Ikhwati, réalisé par Mohammad Shaker Khodeir, met en vedette Nelly Karim, Ruby et Kinda Allouch. Ce réalisateur nous avait enchantés par le passé avec des feuilletons marquants comme Taht El Wesaya (2023), Fe Koul Osboua Youm Gomaâ (2020) et Grand Hotel (2016).
Synopsis: L’histoire suit quatre sœurs souffrant d’un profond malaise dans leurs interactions avec le sexe opposé. Alors qu’elles poursuivent leurs rêves et affrontent les défis de la vie, leur quotidien bascule après le meurtre du mari de l’une d’elles, un drame qu’elle avait prédit dans un rêve. Unies, elles se lancent alors dans une quête effrénée pour prouver son innocence et découvrir la vérité.
80 Baku, réalisé par Kawthar Younis, marque les débuts de cette jeune réalisatrice dans le domaine des feuilletons. Son parcours cinématographique lui a déjà permis de se démarquer sur la scène internationale, avec une reconnaissance dans plusieurs festivals prestigieux. Réalisatrice audacieuse et inventive, elle s’est notamment fait remarquer avec A Present from the Past, un documentaire singulier qui explore la mémoire et le voyage dans le temps avec une approche intime. Elle a également signé Sahbety (2022), un court métrage sélectionné dans de nombreux festivals, affirmant son regard novateur sur le cinéma. Plus récemment, elle a coproduit et joué dans Le printemps est venu en riant (2024) de Noha Adel, témoignant de sa volonté d’expérimenter différentes facettes de la création audiovisuelle. Son passage au format feuilleton est donc un événement à suivre de près, tant son approche narrative et esthétique promet d’apporter un souffle nouveau à la télévision égyptienne.
Synopsis : Boussy, une talentueuse coiffeuse se retrouve en difficulté financière et doit réunir la somme de 80 000 livres pour finaliser son mariage. C’est alors que la propriétaire du salon décide de l’aider en lui proposant de travailler comme coiffeuse à domicile, lui permettant ainsi de découvrir un tout autre monde qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Pendant ce temps, son fiancé tente de l’aider à rassembler la somme nécessaire.
Les suites très attendues
La saison 3 de Kamal Al Adad revient malgré une saison 2 jugée inférieure à la première. Toutefois, la complexité des personnages et l’attachement qu’ils suscitent chez les spectateurs continuent de maintenir l’intérêt. Le feuilleton, qui suit une famille recomposée comptant désormais huit enfants, un père et une mère, s’inscrit toujours dans un registre comique tout en mettant en lumière les problématiques de quatre générations : enfants, adolescents, jeunes adultes et grands-parents. Après la naissance du petit Omar, nommé ainsi en hommage à l’ex-mari de Dina décédé subitement, la saison précédente avait exploré l’évolution de cette grande famille. La nouvelle saison promet d’apporter des rebondissements inattendus et d’aborder de nouvelles dynamiques familiales avec humour et sensibilité.
La saison 2 de Ashgal Shaqa Geddan, réalisé par Khaled Diab et coécrit avec sa sœur Shirine, promet de poursuivre l’histoire initiée dans la première saison. Cette dernière suivait Hamdi Abdel Rahim, un médecin légiste, et sa femme, qui attendaient des jumeaux après de nombreuses années de mariage. Face aux défis de la parentalité, ils prenaient la difficile décision d’engager une gouvernante pour s’occuper des nouveau-nés. Avec cette nouvelle saison, les jumeaux ont grandi, et l’on peut s’attendre à une évolution des dynamiques familiales, entre défis éducatifs, équilibre parental et rebondissements inattendus.
Avec cette programmation variée et des talents confirmés aux commandes, le Ramadan 2025 promet d’être une période télévisuelle intense et captivante. Quels feuilletons retiendront votre attention cette année ?
Neïla Driss