Dans environ deux semaines, débutera la 29ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), qui se déroulera du 3 au 10 novembre 2018.
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier matin à la Cité de la Culture, M.Nejib Ayed, directeur général du festival et Mme Chiraz Latiri, directrice du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), partenaire des JCC, ont présenté cette nouvelle édition et ont donné quelques chiffres intéressants concernant ce plus grand événement culturel du pays qui recevra cette année plus de 350 invités étrangers.
M.Ayed a tout d’abord rappelé que bien qu’il s’agisse de la 29ème édition, le festival a aujourd’hui 52 ans, puisque né en 1966. Il a d’ailleurs annoncé qu’il a été décidé qu’à partir de cette année, et pour éviter toutes confusions, la numérotation des éditions sera abandonnée et laissera place à une nouvelle dénomination qui comprendra seulement l’année. Pour cette édition donc on parlera des JCC 2018.
Sur 800 films soumis aux diverses commissions du festival, 206 représentants 47 pays, ont été sélectionnés :
– 54 films arabes produits pour la plupart en 2018 ;
– 44 films en compétions, représentant 19 pays (13 longs métrages de fiction, 11 longs métrages documentaires, 12 courts métrages de fiction et 8 courts métrages documentaires) ;
– 18 films seront en première projection arabe ou africaine ;
– 14 femmes réalisatrices ;
– 4 films en projections spéciales ;
– 61 films tunisiens soumis ;
– 9 films tunisiens en compétition officielle, dont 3 ont déjà été sélectionnés dans de grands festivals à l’instar du Festival de Cannes et du Festival de Toronto ;
– 23 films tunisiens dans la section « Regards sur le Cinéma Tunisien ».
Grace à l’ouverture de la Cité de la Culture, le nombre de salles de cinéma a augmenté par rapport aux éditions précédentes : 19 salles à Tunis (y compris une salle en plein air à l’avenue Habib Bourguiba) et 4 salles à Nabeul, Sfax, Kasserine et Siliana.
Pour éviter les longues files d’attentes devant les salles de cinéma et les énormes retards de projection, il a été décidé qu’il n’y aura que 3 projections par jour et par salle, avec un intervalle d’une heure au minimum entre deux projections pour permettre aux spectateurs sortants et entrants de circuler calmement.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture se tiendront à l’Opéra (Cité de la Culture).
En 2017, malgré les 36 guichets, il y a eu un gros problème en ce qui concerne la vente des tickets. En 2018, le nombre de guichets passe à 42:
– 19 guichets dans les salles de cinéma (de 9h à 12h30);
– 10 à l’avenue Habib Bourguiba (de 9h à 18h);
– 2 à la Cité de la Culture;
– 5 aux bureaux de poste situés à l’avenue Habib Bourguiba et alentours;
– 4 à l’hôtel Africa pour les invités;
– 2 au centre de presse pour les journalistes accrédités.
On peut acheter les tickets à tous les guichets, 48h à l’avance, avec un maximum de 3 tickets par personne et par jour.
30% des tickets seront vendus à distance sur le site du festival.
A l’exception des membres des divers jurys et des organisateurs, tous les spectateurs, y compris ceux qui portent des badges, devront être munis de tickets.
Comme en 2017, le prix des tickets est de 3 dinars pour le public et 1,5 dinar pour les étudiants.
En 2017, il y a eu des tickets vendus au marché noir, avec des prix ayant atteint les 30 dinars pour un billet. Pour cette édition, la direction du festival va essayer de faire en sorte que cela soit impossible.
La section « Focus », initiée la session précédente, aura cette année comme invités d’honneurs l’Irak, le Sénégal, le Brésil et l’Inde (51 films et 80 invités, entre artistes, professionnels et journalistes).
L’Irak :
– 9 longs et 9 courts métrages;
– 42 invités, accompagnés par le Ministre de la Culture Irakien.
Ces 42 invités comprennent les membres de la Troupe des Arts Traditionnels d’Al Basra et une troupe qui présentera un défilé de costumes traditionnels irakiens vieux de 5000 ans.
Le Sénégal :
– 9 longs et 4 courts métrages ;
– 34 invités, accompagnés du Ministre de la Culture sénégalais.
L’Inde :
– 8 longs métrages;
– 4 invités et une troupe d’Arts Traditionnels.
Le Brésil :
– 12 longs métrages ;
– 2 invités et 5 danseurs de Samba.
Cette édition 2018 sera également riche en événements culturels hors cinéma. Elle verra la participation d’artistes de rues lors de spectacles prévus sur l’Avenue Habib Bourguiba du 1 au 10 novembre 2018 :
– 135 artistes (39 étrangers et 96 tunisiens) ;
– 53 événements d’animation (animations de rue, musiciens, projections de films, défilé de costumes irakiens, danseurs….).
Comme pour les deux éditions précédentes, il y aura une salle de spectacle en plein air de 600 places, qui comprendra quotidiennement un spectacle de musique et deux projections de films. Au total, 16 films, dont certains provenant des 4 pays de la section focus.
Deux boutiques seront également installées sur l’avenue Habib Bourguiba :
– 1 boutique Be Tounsi pour vendre des produits de l’artisanat tunisien ;
– 1 boutique JCC pour vendre des articles du festival et de ses partenaires.
Le festival consolide sa volonté de s’ouvrir encore plus vers les professionnels du cinéma grâce à sa plateforme Carthage Pro et ses 5 sections :
– Le réseau CHABAKA pour le développement de projets de coproduction et de films ;
– Le réseau TAKMIL qui soutient les films en phase de postproduction ;
– Les Master class : trois master class seront organisées cette année, l’une avec le compositeur de musiques de film tunisien Amin Bouhafa, une autre avec le critique de cinéma libanais Ibrahim Elariss et une troisième avec le cinéaste tchadien Mohamed Salah Haroun;
– La conférence internationale sur « Les Tax shelter et les nouvelles méthodes de financement du cinéma » qui aura lieu le 5 novembre;
– Carthage Talks, qui organisera une série de panels sur l’industrie du cinéma, dont un panel sur la relation entre producteurs et vendeurs internationaux et un panel sur la violence contre les femmes dans le cinéma en la présence de l’actrice Hend Sabry. Carthage’s talks sera ouvert au public.
Comme en 2017, un quotidien de 16 pages (8 en arabe et 8 en français) sera distribué gratuitement. Les cinéphiles y trouveront les nouvelles du festival et surtout une critique des films qui seront projetés.
Malgré un budget très serré (3 500 000 dinars), la direction du festival a essayé de concocter un programme riche et diversifié qui respecte à la fois la politique et la philosophie de ce festival arabe et africain toujours militant, et qui puisse satisfaire également son public très nombreux et très exigeant.
Pour suivre toute la conférence de presse:
Partie 1:
Partie 2:
Neïla Driss
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