Comme nous l’avons dit hier, la crainte d’annulation du spectacle « Cent pour cent Halal » de Lotfi Abdelli s’est finalement concrétisée. Les salafistes de Menzel Bourguiba, hostiles à la représentation du one man show jugée profane ont empêché l’humoriste tunisien de se produire sur scène.
On peut ne pas apprécier l’humour et la liberté de ton de l’artiste, et il ne s’agit pas de le défendre, cependant lui interdire d’exercer son métier constitue un acte grave qui porte atteinte à la liberté d’expression. Ce pour quoi la révolution a été faite. Le plus inquiétant dans cette histoire est le silence du ministre de la culture et l’absence du service de sécurité. N’est-il pas inquiétant qu’un groupuscule d’intégristes puisse imposer sa loi au mépris des règles du « vivre ensemble » ? Comment ne pas croire à une manipulation sous laquelle se cacherait une nouvelle forme de censure, sournoise celle-là.
En tout état de cause l’affaire de Lotfi Abdelli jette des soupçons sur d’autres spectacles annulés et dont on ignore les raisons. Tel est le cas de Soufia Sadok dont le spectacle de clôture du festival de la Médina, prévu ce soir 15 août vient d’être annulé. Par ailleurs le spectacle de Oussama Farhat sur Bayrem Tounsi au Festival de Hammamet aurait lui aussi fait l’objet d’annulation, probablement fautes de moyens. On n’en sait pas plus.
Cela fait beaucoup pour laisser croire à une simple coïncidence. Afin d’avoir des explications précises sur ces malencontreuses annulations, nous avons tenté de joindre un responsable du ministère de la culture sans réussite.