Pour leur 36ᵉ édition, les JCC choisissent d’ouvrir sur un récit de mémoire et de résistance : Palestine 36, le nouveau long métrage de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir.
Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont annoncé que Palestine 36 ouvrira leur 36ᵉ édition, qui se déroulera du 13 au 20 décembre 2025. Créées en 1966, les JCC constituent le plus ancien festival de cinéma d’Afrique et du monde arabe, un espace fondateur pour les cinémas engagés et les voix indépendantes. Le choix de Palestine 36 en ouverture s’inscrit naturellement dans cette lignée, tant le film dialogue avec la mémoire, l’histoire et la résistance.
Présenté sous les thèmes de la mémoire, de l’identité et de la résistance, Palestine 36 donne le ton de cette édition à travers un récit profondément ancré dans l’histoire palestinienne. Le film suit Yusuf, un jeune homme partagé entre son village et Jérusalem en 1936, au moment où les soulèvements contre le mandat britannique prennent de l’ampleur. Entre aspirations à la liberté et bouleversements politiques, le film explore des destinées individuelles rattrapées par les forces de l’Histoire. Fidèle à la démarche d’Annemarie Jacir, la narration mêle regard intime et mémoire collective pour raconter une période décisive de la lutte palestinienne.
Cette ouverture prend une dimension supplémentaire cette année puisque Palestine 36 a été choisi par le ministère palestinien de la Culture comme candidat officiel aux Oscars 2026, dans la catégorie du Meilleur film international. Une reconnaissance importante, qui confère au film un rayonnement accru et souligne sa portée artistique et politique.
La présence de l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine dans le film suscitera sans doute un écho particulier en Tunisie. Figure incontournable du paysage audiovisuel tunisien et arabe, acteur reconnu aussi bien dans les productions régionales que dans les projets internationaux, sa participation apporte une résonance affective pour le public tunisien.
Autour de lui, le film rassemble Hiam Abbass, Kamel El Basha, Saleh Bakri, Yasmine Al-Massri, Jeremy Irons, Liam Cunningham, Robert Aramayo, Billy Howle, Jalal Altawil, Yafa Bakri et Karim Daoud Anaya, une distribution qui témoigne de la dimension internationale du projet.
« Découvrons ensemble l’art de la narration et des histoires vivaces et humaines », a déclaré le festival en annonçant cette ouverture. Une phrase qui résonne parfaitement avec l’esprit du film et avec celui des JCC, fidèles depuis près de soixante ans à un cinéma audacieux, sensible et ancré dans les réalités sociales et politiques des peuples.
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