À l’approche de sa 46ᵉ édition, le Festival international du film du Caire (CIFF) a dévoilé une nouvelle affiche officielle, profondément symbolique, venue remplacer celle présentée quelques jours plus tôt lors de la conférence de presse du 12 octobre.
Ce changement intervient dans un contexte de bouleversements régionaux et internationaux, alors que se tenait au même moment le Sommet pour la paix de Charm el-Cheikh, présidé par le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants du monde entier. Le festival a estimé que l’affiche initialement présentée ne reflétait plus l’esprit de l’instant, et a souhaité proposer une image à la fois plus universelle et plus en phase avec la conjoncture actuelle.
Une affiche tournée vers la paix et la lumière
Le CIFF, fidèle à sa vocation culturelle et humaniste, a voulu faire de sa nouvelle affiche un symbole de résistance et d’espoir. En tant que plateforme qui voit dans le cinéma la conscience du monde, le festival a choisi d’exprimer, à travers cette image, les valeurs de paix, de lumière et de renouveau face à la guerre et à la destruction.
Au centre de la composition, une ouverture lumineuse traverse l’image comme un passage vers la liberté, guidant une colombe blanche qui s’élance vers l’horizon. Cette colombe, symbole universel de paix et de rédemption, incarne ici le rôle du cinéma comme voie d’élévation et de libération humaine.
Autour d’elle, la scène se déploie dans une palette de tons dorés et bronze, des dégradés lumineux s’étirant depuis les profondeurs vers la ligne d’horizon, rappelant un lever de soleil naissant des ténèbres. Des branches d’olivier encadrent l’image, évoquant la régénération du cycle de la vie, tandis que deux rubans cinématographiques enserrent la composition comme une mémoire commune, celle du septième art qui relie les êtres au-delà des frontières et des guerres.
Cette nouvelle affiche, véritable métaphore de la renaissance, célèbre la force du cinéma qui, tel un art surgissant des ruines, redonne voix à l’humanité. Tous les éléments convergent dans une même direction : celle d’un passage de l’ombre à la lumière, de la douleur à l’espérance.
Le président du festival, Hussein Fahmy, a résumé l’intention du visuel en une phrase :
« L’affiche incarne le cinéma comme une renaissance qui touche l’âme et rallume la lumière du monde. »
Une première version vite remplacée
Quelques jours auparavant, le festival avait présenté une première affiche conçue par l’artiste Ziad El Samahy (FP7 McCann Cairo). Elle montrait une jeune femme avançant vers la lumière, en référence au célèbre monument du sculpteur Mahmoud Mokhtar, La Renaissance de l’Égypte. Cette image, célébrant la créativité et la transmission du savoir, se voulait une métaphore du passage du noir et blanc vers la couleur, du passé vers l’avenir.
Mais face à l’évolution du contexte international, la direction du festival a préféré une affiche plus universelle et apaisée, centrée sur la paix et la solidarité humaine. La première, conçue comme une ode à la renaissance esthétique, a ainsi cédé la place à une image plus intemporelle, capable de parler au monde entier.
Un symbole fort pour une édition sous le signe de la résilience
À travers cette nouvelle affiche, le Festival international du film du Caire rappelle que le cinéma n’est pas seulement un art du regard, mais aussi un acte de résistance face à la peur et à la destruction. La colombe et l’olivier, symboles d’union et d’espérance, viennent rappeler que le cinéma reste un langage universel, celui du dialogue et de la paix retrouvée.
En ces temps où les ombres s’étendent, cette colombe blanche qui s’élève vers la lumière devient plus qu’un simple symbole graphique : elle incarne la mission même du festival, celle d’un cinéma porteur d’humanité, d’écoute et d’espérance.
Fondé en 1976, le festival demeure l’un des plus anciens et des plus prestigieux du monde arabe et du continent africain. Il reste à ce jour le seul festival de la région reconnu en catégorie “A” par la Fédération internationale des producteurs de films (FIAPF) à Paris. Organisé chaque année sous le patronage du ministère égyptien de la Culture, il perpétue un héritage cinématographique unique, mêlant mémoire, modernité et ouverture sur le monde.
Neïla Driss
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