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Un zombie de soixante ans entre indépendance menacée et goulag islamiste

par Hatem Bourial
mardi 19 mars 2019 09:12
dans Chroniques
Un zombie de soixante ans entre indépendance menacée et goulag islamiste

D’autres sont nĂ©s avec la RĂ©volution du 14 janvier 2011 ou au lendemain du 7 novembre 1987.J’ai vu le jour entre les lendemains de l’indĂ©pendance du 20 mars 1956, la naissance de la RĂ©publique le 25 juillet 1957 et la promulgation de la Constitution de juin 1959.
Indépendants, invulnérables et souverains
A soixante ans, je vois le monde et mon pays comme ils sont Ă  mes yeux et mon apprĂ©ciation des choses est le juste reflet de mon expĂ©rience de vie, l’ensemble de ce que j’ai subi, conquis, appris et dĂ©sirĂ©.

Ce prĂ©ambule pour dire combien je me sens liĂ© Ă  cette journĂ©e au cours de laquelle nous avons cĂ©lĂ©brĂ© depuis des dĂ©cennies l’indĂ©pendance de la Tunisie. Enfant, cette notion d’indĂ©pendance avait des contours flous, thĂ©oriques, mouvants.

Ce que je savais, c’Ă©tait que nous Ă©tions dissociĂ©s de la France et dĂ©sormais libres de notre destin. Ce que je comprenais confusĂ©ment, c’est qu’il fallait ĂŞtre invulnĂ©rables, en quelque sorte invincibles comme les hĂ©ros dont les aventures nous pĂ©trissaient.

C’est bien cela, l’indĂ©pendance devait nous rendre invulnĂ©rables au sens oĂą plus personne ne pourrait prĂ©tendre malmener notre intĂ©gritĂ© territoriale. Notre libĂ©ration du joug colonial nous avait dĂ©jĂ  rendus souverains, un peu comme les rois des livres d’histoire qui rĂ©gnaient sur leurs pays.

Les petits Tunisiens de mon âge Ă©taient-ils alors des rois souverains et invulnĂ©rables ? Je crois que c’est ce que ma gĂ©nĂ©ration avait ressenti. Très tĂ´t, dès l’âge de six ans et mĂŞme avant, il fallait porter le fardeau du dĂ©veloppement du pays. Pour cela, il fallait apprendre et devenir les meilleurs. Il fallait tout apprendre pour demain construire un pays.

Il fallait – comme dans un western – avoir la mentalitĂ©, le souffle et l’ardeur des pionniers. Il fallait aussi partir de presque rien, d’une poussière d’individus disait-on alors, il fallait devenir un peuple.
La poussière d’individu rĂ©incarnĂ©e en zombie
Paradoxalement, de nos jours encore, je me sens aussi vague qu’une poussière d’individu. Chaque jour, je meurs mille fois pour renaĂ®tre autant de fois le lendemain. Comme un zombie, une sorte de mort-vivant, qui cherche Ă  retrouver son humanitĂ©, sa libertĂ©, simplement son souffle d’ĂŞtre vivant.

Soixante annĂ©es ne m’ont toujours pas appris Ă  plier l’Ă©chine mais j’avoue humblement avoir Ă©tĂ© passablement domestiquĂ©, rĂ©duit Ă  l’aumĂ´ne de quelques rĂŞves et illusions et surtout sidĂ©rĂ© par les gens qui aiment marcher en rangs ordonnĂ©s, selon les corporations qui se nourrissent sur la bĂŞte, les appartenances exacerbĂ©es Ă  cause de l’autre en face qui refuse de mourir et laisser le champ libre aux vĂ©ritĂ©s du moment, selon aussi ces sensibilitĂ©s si fines et maladives qu’elles s’excluent pour rester aussi immaculĂ©es qu’une vierge toujours craintive et vite effarouchĂ©e.
Mon pays est-il indépendant ? Moi en tous cas, je ne le suis pas !
J’en ai conclu depuis fort longtemps que si mon pays Ă©tait indĂ©pendant moi je ne l’Ă©tais pas et ne le serais probablement jamais. C’est depuis que je rĂŞve que ces 20 mars soient aussi la fĂŞte de chacun d’entre nous, porteur d’une Ă©tincelle de souverainetĂ© mais aussi lourd de ses rĂŞves et des projectiles divers qu’il tire sur les comètes aux queues incandescentes.

Ce n’est pas peu de choses que de dire que j’ai vĂ©cu une rĂ©volution, une vraie avec un dictateur en fuite, des prises de plusieurs bastilles dont les prisonniers furent libĂ©rĂ©s et mĂŞme des supermarchĂ©s dĂ©valisĂ©s pour faire bonne mesure. Depuis, la rĂ©volution continue et n’est toujours pas arrivĂ©e Ă  son terme.

Comme une roue qui patine inlassablement ou un vampire qui, comme le comte Dracula, ne peut ni vivre ni mourir. Les zombies d’ailleurs se multiplient sans que nul ne puisse y remĂ©dier, comme dans les films. Cela me renvoie aux Envahisseurs de la tĂ©lĂ©vision de papa qui se rĂ©incarnaient sans cesse ou au Prisonnier qui voulait simplement ĂŞtre un homme libre, pas un numĂ©ro.

Comme je ne reconnais plus mon pays, j’ai fini par admettre que les gens ont simplement changĂ© ou pire qu’ils Ă©taient envoĂ»tĂ©s, otages d’une magicienne ou d’une sirène cantatrice et peut-ĂŞtre mĂŞme sevrĂ©s du lotos qui fait tout oublier, mĂŞme sa conscience zombiesque.
Karmas redoutables et triades capitolines
Je ne sais pas pour vous mais lorsque je vois des naufragĂ©s en puissance se jeter dans les bras de la mer, je me dis qu’ils fuient un danger imminent. MĂŞme les autres que tout destine aux vies confortables prĂ©fèrent la fuite, gĂ©nĂ©ralement de l’autre cĂ´tĂ© de la MĂ©diterranĂ©e.

Que fuient-ils ? L’indĂ©pendance ou la rĂ©volution ? La menace de devenir un zombie ou celle d’une rĂ©surrection dans la peau d’un barbu. Certains karmas sont redoutables et laissent prĂ©sager des rĂ©incarnations impossibles Ă  tenir.

Imaginez une starlette condamnĂ©e Ă  renaĂ®tre en porteuse de burqa ou un Casanova mondain qui revit dans la peau d’un djihadiste. Ou un Tunisien de soixante ans islamisĂ© par le bas qui se retrouverait berger dans l’enclos des vaches sacrĂ©es de l’ashram d’un wahabiste dĂ©froquĂ©.
Echec et mat : le goulag a aspiré vos aspirations
C’est que je ne sais plus oĂą j’en suis. J’ai pour tradition de fĂŞter l’indĂ©pendance mais elle est en Ă©chec et presque mat Ă  cause de la rĂ©volution qui est elle aussi en Ă©chec et presque mat Ă  cause de la contre-rĂ©volution islamiste qui ne respecte jamais la règle du jeu. Le Barbu suprĂŞme menace Ă  chaque instant de renverser l’Ă©chiquier et nous montrer de quel bois il se chauffe.

Ses pions n’en font qu’Ă  leur tĂŞte, ceci pour ne pas parler des tours de contrĂ´le, des fous de Dieu et des chevaux de Troie qui nous matraquent les reins et cravachent ceux qui sortiraient du rang. « Invoquer l’indĂ©pendance, mais vous ĂŞtes fous Ă  lier ! Vous prĂ©valoir de la rĂ©volution, mais c’est du dĂ©lire ! Le goulag vous attend si vous continuez ces perversions.

Commencez par prier cinq fois par jour et nous verrons pour votre cas « Je me demande à quoi ressemblerait un goulag islamiste. Un peu de maquis montagnard avec un zeste de rééducation coranique et des organes coupés à chaque incartade ou pensée subreptice.

Des fois, je redoute de me retrouver dans un camp de redressement pour les âmes mal nĂ©es ou simplement pas assez mallĂ©ables. Mais bon, je n’oublie pas que l’indĂ©pendance me rend en quelque sorte invulnĂ©rable, Ă  l’image d’AstĂ©rix, Maciste, Sabata ou James Bond.

Sans doute, jouerais-je la Grande Ă©vasion si les choses tournaient aussi mal. C’est que, voyez-vous, lorsque le Protectorat qatari commencera Ă  se faire plus pesant, il faudra entrer en rĂ©sistance, nous dĂ©fendre et dĂ©masquer les traĂ®tres, les lâches et les simples chasseurs de primes.

Et si c’est un Protectorat turc, il ne suffira pas d’appeler les Espagnols Ă  la rescousse comme les Hafsides en leur temps, il faudra plutĂ´t se retrousser les manches et regagner chaque pouce de terrain perdu.
Il est temps de reconquérir notre indépendance perdue
De toute façon, pour le moment rien n’est tout Ă  fait jouĂ©. Il y aurait mĂŞme quelques braves des deux sexes qui ont appelĂ© les zombies encore entre deux eaux Ă  se lever et marcher pour l’IndĂ©pendance. Pour ma part, je leur demanderai d’ĂŞtre plus explicites encore et dĂ©noncer les matons du petit goulag et les harkis des roitelets arabes.

Finalement, le plus beau cadeau qu’on puisse faire Ă  un peuple, c’est de l’engager Ă  reconquĂ©rir son indĂ©pendance perdue, volĂ©e par des prĂ©dateurs de rĂ©volution et immolĂ©e par le Barbu suprĂŞme en l’honneur de l’Ă©mir de la planète des zombies Ă  moins que ce ne soit un holocauste Ă  la gloire du sultan de la mer qui broie du noir.

Moi, je continue Ă  vĂ©nĂ©rer Jupiter et Baal Hamon. Vous verrez, avec le New Age, ça va devenir tendance d’ĂŞtre paĂŻen, surtout lorsqu’on se choisit des dĂ©itĂ©s en Orient et en Occident. Et puis, la libertĂ© de conscience, c’est pas que pour les corbeaux et les renards !

Moi, de toute façon, je vis dans le meilleur des mondes. Entre Orwell et Aldous, je tutoie même mes geôliers. Je suis protégé par la plus belle constitution du monde, je vis dans un pays ensoleillé avec pour triade capitoline Rached, Abdelfattah et Maherzia. Je suis libre comme les enfants de Regueb et les combattants du Chaambi.

Je suis dĂ©sincarnĂ© comme un bĂ©bĂ© qui vient de naĂ®tre pour mourir. Je suis un ectoplasme sinistrĂ©, le fantĂ´me de soixante ans d’illusions, un simple zombie qui ne sait plus si demain il goĂ»tera au repos Ă©ternel ou s’il est condamnĂ© au goulag islamiste pour le restant de ses jours.

J’en jalouserais ceux qui refusent de naĂ®tre pour ne pas vivre dans cet enfer oĂą tout va bien madame la marquise, oĂą se portent bien les bonimenteurs et les balivernes et oĂą les traĂ®tres se cachent pour ne pas cĂ©lĂ©brer l’indĂ©pendance qu’ils cherchent Ă  brader et la rĂ©volution qu’ils finiront par Ă©masculer.

Post-scriptum : Toute ressemblance avec un pays qui se nomme Tunisie n’est que pure illusion et simple fait du hasard objectif. J’ai commencĂ© Ă  Ă©crire ce texte mais au bout, j’ai l’impression qu’un zombie – plutĂ´t un djinn – s’est emparĂ© de moi. J’ai mĂŞme peur que ces paroles soient celles de l’un des anges massacrĂ©s par l’insanitĂ© publique qui se serait emparĂ© de ma plume. Ou alors suis-je vĂ©ritablement un zombie en son Ă©ternel purgatoire ?

Tags: guerre

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