Au tournant du vingtième siècle, la grande vogue à Tunis fut un temps la construction de casinos. Bâtis dans un style néo-byzantin, ces édifices étaient censés accompagner la naissance du tourisme hivernal.
Les plus connus de ces casinos se trouvaient Ă Tunis et dans les grandes banlieues mais aussi dans quelques villes comme Sousse ou Korbous par exemple.
Le seul de ces casinos qui soit demeurĂ© intact est celui du BelvĂ©dère. C’est d’ailleurs le dernier Ă ĂŞtre restĂ© en activitĂ© jusqu’aux annĂ©es soixante.
Il abritera ensuite un centre d’art vivant puis le mess des officiers qui s’y installera en 1988. Construit en 1901, cet Ă©difice domine le parc du BelvĂ©dère.
Le casino de Tunis a disparu relativement tĂ´t pour ĂŞtre remplacĂ© par le grand magasin d’artisanat qui lui mĂŞme cĂ©dera son emplacement au nouveau projet du Palmarium.
Un autre casino très rĂ©putĂ© se trouvait Ă la Goulette. Il a Ă©tĂ© dĂ©moli Ă la faveur d’un projet immobilier alors qu’il y a quelques dĂ©cennies, il servait encore de restaurant.
Enfin, le casino d’Hammam-Lif complète la liste et se caractĂ©rise par son architecture remarquable qui en faisait un repère pour toute la ville.
Dans le Tunis de cette époque, les bistrots se comptaient par centaines et étaient répartis sur tous les quartiers de la ville. De Lafayette à la Petite Sicile en passant par Bab Bhar et ses environs, ces bistrots étaient innombrables et ont laissé des traces sur lesquelles nous reviendrons prochainement.
Quant au bord de mer, il était alors ponctué par de multiples guinguettes et restaurants qui allaient de la banlieue sud à la banlieue nord, de la Sirène et du Chalet vert de Hammam-Lif à la Vague et aux Ombrelles de Gammarth.
L’Ă©tĂ© venu, ces lieux de loisirs en bord de mer se transformaient en dancings et restaurants populaires. Ils sont restĂ©s inoubliables et certains sont encore actifs.
Difficile de les nommer tous mais la chronique a gardĂ© la trace de la Siesta, la GaĂ®tĂ© et le Beau Rivage Ă Ez-Zahra. Et aussi celle de la JetĂ©e ou la Petite Etoile Ă la Goulette. Sans Ă©voquer la trace vive du Neptune ou de l’Amphitrite Ă Carthage ou celle de la Falaise, la Baie des Singes et des Dunes entre la Marsa et Gammarth.
Tunis avait alors mĂ©ritĂ© le titre de la ville aux cent bistrots qui fleurissaient Ă l’ombre des casinos municipaux.
Les modes passent et le souvenir reste…
