Il est Ă©vident pour qui l’emprunterait que la rue de la Kasbah s’Ă©tire en longueur. En effet, cette artère traverse la mĂ©dina de Tunis d’est en ouest et mène de Bab Bhar Ă la Kasbah.
Jusqu’Ă la fin du dix-neuvième siècle, cette rue portait le nom de Al souk Al Touila, ce qui signifie « Le marchĂ© qui s’Ă©tend en longueur ».
L’origine de cette appellation et l’existence mĂŞme de ce souk remonterait au règne des Aghlabides. Ce qui le suggère, c’est que le terme « souk » Ă©tait du genre fĂ©minin avant de passer au masculin vers 850.
En fait, la Touila Ă©tait une succession de souks spĂ©cialisĂ©s qui se succĂ©daient tout au long de cette longue rue. Il y avait ainsi le souk des Moualhiya (marchands d’olives et de salaisons) qui se trouvait Ă proximitĂ© de Bab Bhar.
On trouvait ensuite plusieurs autres souks dont nous ne connaissons pour certains que les noms. Citons Ă ce titre souk el Yamani qui se trouvait au niveau actuel de la rue El Karamed.
Citons aussi souk el Azzafine et souk el balghajiya oĂą se vendaient les balghas c’est Ă dire les babouches de cuir.
Sur la mĂŞme rue, on trouvait le souk el Hafsi oĂą se fabriquaient les chĂ©chias et le souk el Ali (le souk haut) dont n’a survĂ©cu que le nom.
Enfin, Ă proximitĂ© de la Kasbah, se trouvait soukErriqadhoun dont l’origine de la fondation est andalouse et qui se trouvait quasiment sur la place de la Kasbah, non loin de souk el Bey.
De nos jours, la rue de la Kasbah garde une mĂ©moire relative de ces souks qui ont presque tous disparu. Il n’en reste pas moins que le souk El Hafsi ou celui des Balghajiyas sont encore actifs.
En tout état de cause, une promenade sur cette rue, toujours bondée, pourrait ressusciter le souvenir de tous ces commerces du temps jadis.
