La Bourse du Travail ressemble Ă une soucoupe volante. Bâtie durant la pĂ©riode de l’architecture Reconstruction, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, cet Ă©difice semble abandonnĂ©, dĂ©laissĂ©, oubliĂ© aux marges de la ville.
Construit sur les plans de l’architecte Lewandowski, cet Ă©difice a pourtant un caractère singulier ainsi qu’une longue histoire, notamment avec les syndicalistes tunisiens qui y tenaient souvent leurs meetings.
Le bâtiment est aujourd’hui sous la tutelle du ministère des Affaires sociales et semble engluĂ© dans un chantier qui s’Ă©ternise depuis des dĂ©cennies. Au point que l’on en oublie l’existence de cette Bourse du Travail qui se trouve Ă Tunis-Marine, aux environs immĂ©diats du TGM. Au point oĂą de nombreux jeunes ignorent carrĂ©ment l’existence de cette superbe bâtisse.
Avec sa salle d’une capacitĂ© intĂ©ressante et quelques travaux, cette Bourse du Travail pourrait aisĂ©ment se transformer en théâtre et accueillir les jeunes compagnies de quatrième art qui cherchent dĂ©sespĂ©rĂ©ment des espaces. On pourrait aussi envisager un partenariat entre ministères ou avec des privĂ©s pour redonner vie Ă ces lieux dĂ©laissĂ©s.
Tout vaudrait mieux que cet Ă©tat d’abandon relatif qui domine les lieux. Au-delĂ , cet Ă©difice est un bijou architectural relativement rare et plusieurs dĂ©tails dĂ©montrent qu’il s’agit d’une Ĺ“uvre visionnaire qui mĂ©riterait un classement et des conditions optimales de conservation, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Dès lors, pourquoi ne pas se pencher sur cet Ă©difice en lui donnant une vocation, une identitĂ© et un projet. De plus, cela reviendrait Ă sauver et mettre en valeur deux superbes fresques murales du grand artiste Abdelaziz Gorgi. Ces deux Ĺ“uvres se trouvent confinĂ©es dans la solitude et l’anonymat d’un espace perdu de vue mais qui pourrait connaitre une seconde vie…
