Les portraits, c’est la spĂ©cialitĂ© de Guyse! Dans la mĂ©moire tunisienne, ce photographe a laissĂ© une empreinte immense. Du temps oĂą il officiait dans la galerie du ColisĂ©e, on se bousculait pour un portrait chez Guyse. Les Tunisois de l’Ă©poque avaient pourtant le choix avec les studios de Bua, Bruno ou ceux des Ă©poux Henning qui tenaient boutique au Palmarium, la galerie concurrente.
Guyse, c’Ă©tait mythique. Il fallait voir les stars de l’Ă©poque qui avaient leur photo encadrĂ©e dans la vitrine de l’artiste photographe. Il fallait voir toutes les communautĂ©s de Tunis attendre leur tour devant la minuscule Ă©choppe. On y entrait puis on montait par un petit escalier de bois Ă l’Ă©tage oĂą se trouvait le studio proprement dit.
Guyse compte parmi les rois du noir et blanc. Tout Tunis a eu sa photo en noir et blanc chez Guyse qui poussait le style jusqu’Ă poser sa griffe sur ses portraits. La signature est ainsi demeurĂ©e cĂ©lèbre et je propose Ă nos lecteurs de nous la faire redĂ©couvrir en reproduisant leurs propres photos.
Guyse! Le nom rĂ©veille toutes les nostalgies mĂŞme si pour ma part, je frĂ©quentais un autre photographe, le sieur Pariente qui tenait boutique rue LĂ©nine et auquel a succĂ©dĂ© l’excellent Mohamed Jouini Ă l’enseigne Flash. Enfant, mes parents m’emmenaient au studio Polyphoto du Palmarium dont les Ă©poux allemands, les Henning, tenaient les rĂŞnes. C’est dire que Guyse, c’Ă©tait un peu un territoire lointain pour votre serviteur, du coup, le mythe est restĂ© intact.
Une anecdote pour terminer. Je me trouvais Ă Paris il y a quelques annĂ©es et j’avais eu besoin de photocopier un document. Je me trouvais rue de Rennes et j’entrais chez un photographe dans ce but. Et je me suis retrouvĂ© nez Ă nez, non pas avec Guyse en personne mais avec Pariente, le photographe de mon enfance. Inoubliable, tout comme la griffe du grand Guyse…
