A la mémoire de Robert Ducoli, Settimo Spina, Monique Daldoul et Michèle Mourali
C’est en juin 1911 qu’ont Ă©tĂ© entamĂ©s les travaux de construction de l’Ă©glise Jeanne d’Arc, la toute première en Tunisie et en Afrique Ă avoir cette sainte pour protectrice.
L’oeuvre de l’abbĂ© Garcin
C’est Ă l’abbĂ© Garcin qui fut auparavant le curĂ© de Gaafour, non loin de Siliana, que revint la charge de construire cette Ă©glise. Cette initiative fut prise durant l’Ă©piscopat de Monseigneur ClĂ©ment Combes et selon les souhaits de cet archevĂŞque qui fut le successeur du cardinal Lavigerie.
Avant le premier coup de pioche en juin 1911, il fallut trouver un terrain qui sera acquis au BelvĂ©dère, face au square qui existe encore de nos jours. Ce fut ensuite au tour de l’architecte Queyrel de tracer les plans de la future Ă©glise.
Les donateurs seront nombreux afin que l’Ă©glise naisse rapidement. Avec un grand courage et une foi inĂ©branlable en sa mission, l’abbĂ© Garcin mobilisera les sommes nĂ©cessaires en Tunisie, en France et au Canada.
Première pierre et bénédictions
Le 3 octobre 1911 sera bĂ©nie la première pierre de la nouvelle Ă©glise. Pour souligner la continuitĂ© de la foi et comme le veut une coutume bien ancrĂ©e, cette pierre venait d’une Ă©glise antique, celle de Damouss el Karita qui se trouvait Ă Carthage.
Les choses iront ensuite très vite. L’Ă©glise sera construite rapidement et le 1er novembre 1912, elle recevra sa bĂ©nĂ©diction. Puis, la statue de sa sainte patronne fut installĂ©e en janvier 1913 et bĂ©nie Ă son tour. Enfin, le grand autel sera bĂ©ni en mars 1914 alors que la nouvelle paroisse comptait dĂ©jĂ près de trois-mille fidèles.
Les processions de Jeanne d’Arc et de la FĂŞte-Dieu
L’abbĂ© Roussel succèdera Ă l’abbĂ© Garcin en 1923 et Ă cette Ă©poque, on commencera Ă fĂŞter Jeanne d’Arc qui est par ailleurs la protectrice de toute la France. Une procession sera organisĂ©e Ă partir de 1927 et se dĂ©roulera dans le jardin faisant face Ă l’Ă©glise. Au fil des ans, on organisa aussi une procession pour la FĂŞte-Dieu qui allait jusqu’Ă la place Pasteur.
Naissance d’une Ă©cole
Les abbĂ©s se succĂ©dèrent laissant chacun une trace singulière. Ainsi, l’abbĂ© Roussel se porta acquĂ©reur d’un terrain voisin pour y construire une Ă©cole. Cette Ă©cole, devenue la Fondation Bouabdelli, ne fut effectivement construite qu’en 1952 et dirigĂ©e par les soeurs de Saint Joseph de l’Apparition jusqu’Ă une date rĂ©cente.
La deuxième paroisse de Tunis
Plus tard, l’abbĂ© Frère puis l’abbĂ© DĂ©chanet seront les curĂ©s successifs de cette Ă©glise qui, depuis le Modus Vivendi, est la deuxième paroisse de Tunis.
Aujourd’hui, des messes se dĂ©roulent au quotidien en l’Ă©glise Jeanne d’Arc et on y cĂ©lèbre baptĂŞmes, communions, mariages et funĂ©railles.
La mosaĂŻque de nos vies
Pour y avoir souvent assistĂ© Ă des cĂ©lĂ©brations de familles proches et amies, j’ai ressenti aussi bien la peine devant les cercueils quittant le parvis de l’Ă©glise que la joie des jeunes mariĂ©s qu’on photographie Ă l’entrĂ©e de l’Ă©glise et dans le jardin si bucolique qui lui fait face.
Comme on dit, c’est la vie ou plus prĂ©cisĂ©ment la mosaĂŻque de nos vies qui dĂ©filent au seuil d’une Ă©glise qui aura bientĂ´t 104 ans…