Le golfe de Tunis et ses environs près de Bizerte accueillent encore plusieurs bunkers défensifs dont l’origine remonte généralement à la Deuxième guerre mondiale.
Ces bunkers sont disséminés dans un arc qui va de Gammarth à Ezzahra. Que ce soit autour de Tunis ou dans le golfe de Tunis, ces constructions massives sont aujourd’hui abandonnées. Désignées par l’appellation » Kazma » – une déformation du français casemates -, ces bunkers se trouvent même en haut du parc du Belvédère d’où ils permettaient d’embrasser tout Tunis du regard.
Parmi ce chapelet de bunkers, il en est un qui se trouve à Carthage, en bas de Sidi Bou Said, au milieu de la baie qui permet d’accéder à la Goulette. Ce bunker a une origine plus lointaine que les autres puisqu’on s’accorde à le dater de 1890.
Édifié par les autorités du Protectorat français puis modernisé par la Wehrmacht en 1942, cet ouvrage défensif se trouve aujourd’hui dans le périmètre de la résidence des ambassadeurs américains à Sidi Bou Said.
Édifiée entre 1972 et 1975, cette résidence est l’œuvre des architectes Brahim Taktak et Othman Ben Ghanem. Ces derniers ont choisi de préserver l’ancien bunker qui, au fil des décennies, deviendra une remise.
Depuis trois ans, l’idée d’y installer un musée de la mémoire tunisienne et américaine a fait son chemin et commence à prendre forme. Cette idée de l’ambassadeur Joey Hood a en effet connu un début de concrétisation alors qu’une plaque indicative a récemment été installée au seuil de l’ancien ouvrage défensif.
Pour le moment, il ne s’agit que des premiers pas d’un projet qui, s’il se réalisait, donnerait un écrin inattendu aux nombreux reflets de la mémoire qui, depuis plus de deux siècles, rassemblent les États-Unis d’Amérique et la Tunisie.