Le saviez-vous? A l’orĂ©e de l’indĂ©pendance de la Tunisie, le corps des fonctionnaires de l’Etat comprenait 36.000 agents qui ont eu pour mission de jeter les fondations de l’Etat tunisien.
Ces femmes (elles Ă©taient alors peu nombreuses) et ces hommes ont bâti un pays en moins d’une gĂ©nĂ©ration. A force de courage, d’abnĂ©gation et de foi en l’avenir, ces 36.000 combattants ont jetĂ© les bases d’un Etat moderne et luttĂ© contre le sous-dĂ©veloppement du pays en le hissant plus haut.
Ces fondateurs, cette gĂ©nĂ©ration des annĂ©es cinquante et soixante cristallise encore l’esprit qui avait prĂ©valu dans un pays complètement mobilisĂ© pour le progrès.
Ces femmes et ces hommes qu’ils soient instituteurs, infirmiers, maçons ou grand commis n’ont pas failli Ă leur mission. Ils ont en tous cas donnĂ© le meilleur d’eux-mĂŞmes.
De nos jours, les choses ont bien changĂ©! D’abord, on ne perçoit quasiment nulle part dans les rouages de l’Etat cet esprit de mobilisation et de sacrifices.
On dirait que notre pays est en promenade de santĂ© et ne demandait pas une union sacrĂ©e autour d’objectifs fĂ©dĂ©rateurs.
Chacune et chacun se contentent de tirer leur épingle du jeu et les partisans du moindre effort se comptent par milliers dans les administrations où la Troika a injecté des centaines de milliers fonctionnaires au nom de compensations discutables.
Aujourd’hui, le corps des fonctionnaires comprend 639.000 agents dont nombreux sont ceux qui sont payĂ©s Ă ne rien faire ou qui se contentent de se nourrir sur la bĂŞte.
Et sur ce nombre pléthorique de fonctionnaires, bien rares sont ceux qui sont portés par ce « fighting spirit » qui fait les vainqueurs et les pays vigoureux.
Au lieu de se battre et se mobiliser, c’est les avantages acquis qui importent le plus pour bien des tire-au-flanc. Ami lecteur, qu’on ne s’y trompe pas, ce billet n’est pas gĂ©nĂ©ralisateur car comme tous les Tunisiens, je sais que beaucoup de fonctionnaires font un travail de titan dans des conditions difficiles.
Ceux-lĂ doivent jouir de tous notre respect car non seulement, ils font tourner le pays mais sont aussi les dignes hĂ©ritiers des 36.000 combattants de la première gĂ©nĂ©ration de l’administration tunisienne.
Ceux-lĂ , nous devons les saluer bien bas car dans les conditions difficiles que tout le monde connait, ils assurent la continuitĂ© de l’Etat et l’administration du pays.
Les autres nous mènent droit dans le mur et nous valent bien des dépenses qui, prises dans leur ensemble, permettraient au pays de se redresser.
En effet, les salaires des fonctionnaires constituent le deuxième poste de dĂ©penses pour l’Etat tunisien. Nous sommes loin, très loin, des 36.000 combattants d’hier.
Signe des temps, de nos jours, dans certains milieux, on se moque de celui qui ferait le moindre sacrifice pour la collectivitĂ©…
