Grosso modo, un Ă©lecteur sur deux n’a pas participĂ© aux deux dernières Ă©lections.
Ce point aveugle de la démocratie tunisienne, rares sont ceux qui en parlent ou entreprennent des actions de fond pour le maîtriser.
Car le phĂ©nomène de l’abstention reste insidieux et, alors que nous parlons de gouvernement d’union nationale, il se pose comme un seuil infranchissable pour le nouveau citoyen tunisien.
Les abstentionnistes sont en fait le premier parti de Tunisie, loin devant Ennahdha ou Nidaa Tounes. Quitte Ă Ă©largir la base politique du gouvernement avec des partis confettis et des organisations sociales au fond rĂ©ticentes, il serait aussi mĂ©ritoire d’Ă©largir la base populaire des Ă©lecteurs tunisiens.
Ainsi si l’on se rĂ©fère aux Ă©lections rĂ©centes, 45,3% du corps Ă©lectoral ne s’est pas inscrit et quant aux inscrits, ils sont 14% Ă ne pas avoir effectivement votĂ©.
Tout vote devient relatif alors que la proportion des abstentionnistes en fait un parti du boycott de la classe politique.
Comment convaincre cette masse Ă©norme de rĂ©ticents? C’est un autre enjeu que doit relever le gouvernement d’union nationale qui vient de voir le jour pour consolider la transition tunisienne…
H.B.