De Métlaoui à Redeyef, un chapelet de villes minières vient rappeler la prééminence des phosphates dans l’économie de la région. Ce sont ainsi Moularès, Redeyef ou Mdhilla qui sont au coeur de ce bassin minier, en crise depuis une décennie et qui attend toujours des solutions à une situation sociale qui continue à se dégrader.
C’est à Métlaoui qu’ont été découverts les premiers gisements de phosphates, autour de 1896, lorsque le vétérinaire et géologue amateur Philippe Thomas identifia ce minerai.
Devenu un véritable héros, Thomas verra alors son nom accolé à celui de Métlaoui, rebaptisant l’ancien village du nom du découvreur de ces phosphates qui allaient faire la fortune de toute la région au début du vingtième siècle.
Ces photos d’époque nous montrent la gare de Metlaoui et aussi le travail dans la mine qui, à ses débuts, fit appel à de nombreux immigrés venus de Libye et d’Algérie.
Ce n’est que dans les années trente que les organisations syndicales obtiendront des améliorations du cadre de vie et de travail de ces minorités de travailleurs.
Quant au phosphate, il sera exporté à partir de 1899 vers la France via la nouvelle voie qui reliait les villes minières au port de Sfax.
De nos jours, la Compagnie des Phosphates de Gafsa supervise l’extraction et l’exportation des minerais. Notons que la Tunisie est le quatrième producteur de phosphates dans le monde.
A l’indépendance, Metlaoui retrouva son nom et Philippe Thomas fut peu à peu oublié. Un temps, il resta de son souvenir une statue qui se trouvait près de la gare de Tunis. Cette statue sera remplacée par le buste de Mongi Bali.