Selon nos dernières informations, la manifestation du Parti destourien libre à Carthage vient d’être interdite par les pouvoirs publics.
Sans entrer dans le débat qui ne devrait pas tarder, quant à la légalité ou la légitimité de cette décision, il faut reconnaître qu’elle était prévisible.
En effet, plusieurs questions se posaient déjà dès l’annonce de ce mouvement protestataire. Qu’adviendra-t-il dès lors de la manifestation prévue par le Parti destourien libre à Carthage, ce samedi 14 janvier ?
La question se pose alors que, selon plusieurs sources, le dispositif sécuritaire entourant la manifestation pourrait l’empêcher de quitter le point de ralliement initial, devant le petit tribunal de Carthage.
De plus, il sera certainement impossible de s’approcher du palais puisque traditionnellement les cordons de sécurité de trouvent en amont et dévient toute forme de circulation.
Ainsi, il semble bien que cette manifestation – si le rassemblement aura lieu – devrait au meilleur des cas se résumer à une harangue d’Abir Moussi et peut-être un défilé automobile comme ce fut le cas il y a quelques mois.
Il n’en reste pas moins que le Parti destourien libre marque un point « psychologique » et se démarque clairement des autres manifestations prévues le 14 janvier, une journée qui aura valeur de test concernant la réelle capacité de mobilisation des opposants à Kais Saied.
Quel nombre de manifestants pourront mobiliser les sociaux-démocrates ? Le Front du salut pourra-t-il faire le plein ou se contentera-t-il des marches du Théâtre municipal ? Enfin, le Parti destourien libre réussira-t-il son coup de poker ?
A l’heure actuelle, seules deux certitudes prévalent. En premier lieu, le fait que l’Union générale tunisienne du travail ne défilera pas signifie que les partis politiques seuls ne pourront pas prétendre à autre chose qu’une présence clairsemée.
Ensuite, ce qui est également de l’ordre de la certitude, c’est que l’opposition défilera en ordre dispersé avec trois manifestations distinctes malgré la similitude des revendications.
Enfin, il semble tout aussi patent que d’ores et déjà, Abir Moussi et le parti destourien libre ont réussi un joli coup médiatique en parvenant à reléguer les autres opposants au rang de comparses et en accentuant la pression sur le locataire de Carthage.
Car en conclusion, que la manifestation se tienne ou pas, Le parti destourien libre vient de marquer un point. Reste à savoir si les partisans de Moussi resteront dans une posture de victimisation victorieuse ou s’ils se mobiliseront ailleurs.