Je reviens toujours vers cette singulière trace allemande dans la mĂ©dina. Comme cachĂ©e, invisible aux yeux de la plupart des passants, cette trace est en fait tout ce qui reste de la mĂ©moire de l’ancien consulat allemand en Tunisie.
Il faut lever les yeux pour la voir et reconnaître des armoiries ou plutôt un emblème. Des flèches, des aigles et une structure de fer forgé qui sont ici depuis le dix-neuvième siècle.
OubliĂ©s dans une fenĂŞtre, ces aigles devaient ĂŞtre les symboles de la ConfĂ©dĂ©ration de l’Allemagne du nord dont le consulat se trouvait ici, en plein coeur de la rue Zarkoun.
Extraordinaire prĂ©sence que celle de ces symboles d’un autre temps, perdus dans une sorte d’anonymat mais qui ont toujours aimantĂ© mon regard.
La médina de Tunis fourmille de milliers de symboles et offre à qui sait regarder des incursions toujours inattendues dans son histoire séculaire.
Ainsi, parfois, une fenĂŞtre oubliĂ©e peut-elle ouvrir des pages d’histoire et instaurer la permanence d’une prĂ©sence, la poĂ©sie d’un emblème celĂ© dans la mĂ©moire citadine d’un quartier qui, au dix-septième siècle, fut celui des diplomates et des nĂ©gociants Ă©trangers.
Il faudrait Ă©crire l’histoire de cette rue Zarkoun et des rues environnantes pour retrouver des pans entiers de l’histoire de Tunis. Nous y reviendrons!
(Crédit photos : Hatem Bourial)

