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Accueil Chroniques

Les mots justes du cœur et de l’esprit

par Hatem Bourial
mardi 28 février 2023 10:10
dans Chroniques
Gramsci
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Résumons. Certains propos, certaines citations nous parlent jusqu’aux tréfonds de nos âmes. De simples phrases peuvent nous émouvoir et à leur lecture, nous avons la sensation qu’elles nous expriment, que nous aurions pu les écrire.

Ce nouveau florilège témoigne de la puissance des mots, de leur pouvoir rétroactif. C’est aussi l’extraordinaire capacité des livres qui est en jeu. Dans ces livres, ce sont des idées neuves et des rêves qui nous invitent à aller plus loin. Aujourd’hui, avec les pensées de Schmitt, Quignard ou Gramsci et Anders, ce sont des visions du monde et de la vie qui nous invitent à penser autrement, aller plus loin.

Commençons par ces mots d’Éric-Emmanuel Schmitt. « Les sentiments vont par deux, comme l’ombre et la lumière. Il n’y a pas de sentiments célibataires, tous vivent en couple. Notre sottise consiste à les séparer. Ne garder que l’Espoir. Supprimer la Tristesse. Mettre le Doute au cachot. Mais sans le Doute, la Foi devient intolérante, puis violente, puis meurtrière.

Mais sans la Tristesse, la Joie se connaît si peu qu’elle s’ignore ou se délite. Mais sans le Désespoir, l’Espoir vire à la bêtise. Ne souhaitons pas leur divorce. Tâchons plutôt de trouver notre place au milieu de ces tensions. » Voilà qui est magistralement dit.

**********

Passons maintenant à une vision de Gramsci.  En quelques mots, il brocarde la notion d’indifférence. « Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti.

L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents.
Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et lui donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait. Et je sens que je peux être inexorable, que je n’ai pas à gaspiller ma pitié, que je n’ai pas à partager mes larmes.

Je suis partisan, je vis, je sens dans les consciences viriles de mon bord battre déjà l’activité de la cité future que mon bord est en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur quelques uns, en elle chaque chose qui se produit n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens.

Il n’y a en elle personne pour rester à la fenêtre à regarder alors que quelques uns se sacrifient, disparaissent dans le sacrifice ; et celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe sa déception en s’en prenant à celui qui s’est sacrifié, à celui qui a disparu parce qu’il n’a pas réussi ce qu’il s’était donné pour but.

Je vis, je suis partisan. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents. » Dans le même registre prémonitoire, le philosophe allemand Günther Anders a écrit en 1956 ces réflexions toujours si actuelles. Lisons plutôt. « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste, que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Pascal Quignard

 

Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissants, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s’interroger, penser, réfléchir.

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté ». Cela sonne si vrai dans ce monde où des images fugaces dominent la pensée. Titre prémonitoire, le livre de Günther Anders s’intitule «L’obsolescence de l’homme».

Terminons avec ces mots de Pascal Quignard qui y fait l’éloge des livres d’une manière très habile. « Ceux qui aiment ardemment les livres constituent sans qu’ils le sachent, la seule société secrète exceptionnellement individualisée. La curiosité de tout et une dissociation sans âge les rassemblent sans qu’ils ne se rencontrent jamais.

Leurs choix ne correspondent pas à ceux des éditeurs, c’est-à-dire du marché. Ni à ceux des professeurs c’est-à-dire du code. Ni à ceux des historiens c’est-à-dire du pouvoir.
Ils forment à eux seuls une bibliothèque de vies brèves mais nombreuses. Ils s’entre-lisent dans le silence ». Comment ne pas rêver à pareil silence ?

**********

En contrepoint, et pour clore cette chronique,  parlons d’autre chose d’éternel, en l’occurrence notre couscous. Dans ce domaine, il y a tant de choses à apprendre que ce document retrouvé par hasard, ne fait qu’effleurer. Suivons le grain et remontons le temps : « Quelle est l’origine du couscous ? L’invention du couscous est difficile à dater précisément et divise les historiens.

Ce qui semble le plus communément admis c’est que ce plat est d’origine berbère (couscous = seksu en berbère) et existait dès l’antiquité, bien avant l’arrivée des arabo-musulmans en Afrique du Nord. Rappelons que les pays du Maghreb et surtout la Numidie (Algérie actuelle) constituaient le grenier à blé de la Rome antique, ce qui fait dire à certains que l’origine de la semoule et du couscous daterait de la période romaine.

L’historienne culinaire Lucie Bolens décrit des pots primitifs de couscous trouvés dans des tombes qui remontent au règne du roi berbère Massinissa, c’est-à-dire entre 238 et 149 avant Jésus-Christ. Les berbères, premiers habitants de cette région, seraient donc les inventeurs de la technique de la cuisson à la vapeur de la semoule de blé et d’orge, qui donne le plat de couscous.  

Sorti ensuite de son berceau d’origine, le couscous se répandit dans d’autres régions du monde, de l’Afrique au sud du Sahara jusqu’en Andalousie musulmane, puis en Europe. Rabelais est le plus ancien écrivain à parler du couscous (surnommé « couscoussou ») dans son roman Pantagruel de 1532. « Le couscous est le plat de référence des habitants de l’Afrique du Nord. C’est aussi leur plus grande et plus belle création culinaire. Les Amazigh furent les premiers à faire cuire à la vapeur les semoules de blé et d’orge.

Le couscous dont l’invention remonte vraisemblablement à la fin de la période romaine, n’est mentionné que vers la fin du huitième siècle par les auteurs musulmans qui firent l’éloge de ses qualités nutritives et médicales. Il parvient à sortir des frontières et à être prisé selon Rabelais dès le seizième siècle sous le nom de coscoton à la moresque. Ce n’est qu’avec l’arrivée des Hafsides que le nom de couscous est évoqué ».

Comme quoi, l’histoire de notre couscous reste encore peu connue et à écrire.

Tags: Couscous
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