C’est par raccourci que les Tunisiens désignent « zakat el fitr » par le diminutif de « fitra ». Les deux termes désignent ainsi la même chose, c’est à dire l’aumône qui est distribuée aux pauvres à l’occasion de la fin du mois de Ramadan.
Le montant de cette aumône est évalué par le grand mufti qui l’annonce ensuite de manière solennelle. Cette charité – c’est le sens exact du mot « zakat » – devra être donnée au plus tard avant la prière de l’Aid et peut l’être un ou deux jours avant.
En général, c’est le chef de famille qui distribue cette aumône à sa discrétion et au nom de tous les membres de sa maisonnée. Il devra toutefois multiplier le montant annoncé par le mufti, en fonction du nombre de personnes à sa charge.
Dans le temps, la « zakat el fitr » se calculait en rapport à quatre fois la quantité d’aliments courants que peuvent contenir deux mains jointes. Cette mesure reste à la base des calculs du montant à distribuer aux pauvres.
Notons que le terme de « zakat el fitr » est plus approprié que celui de « fitra » surtout parce que ce dernier peut aussi prendre le sens de « ce qui peut pousser l’être humain vers la transcendance ».
Mais n’est-ce pas le propre de la sagesse populaire d’adapter le sens des mots et faire d’un terme théologique, un mot qui invite à la charité ?