Si d’aventure, vous rendiez visite au cimetière Sidi Abdelaziz Ă la Marsa, se recueillir sur la sĂ©pulture des saints ici ensevelis est un geste incontournable.
Ce cimetière qui porte le nom du mystique Sidi Abdelaziz Mahdaoui compte en effet trois mausolées voisins.
Le premier est de Sidi Ali Bouriga qui se trouve Ă l’entrĂ©e du cimetière. On trouve ensuite le mausolĂ©e des Chorfas et enfin, le troisième, celui de Sidi Abdelaziz.
Autour de ce dernier mausolée se trouvent plusieurs tombes de la famille beylicale y compris celle du dernier souverain husseinite Lamine Bey.
Le mausolĂ©e proprement dit abrite la tombe de Sidi Abdelaziz et de nombreuses personnes viennent rĂ©gulièrement s’y recueillir.
Les visiteurs sont accueillis par une dame d’une grâce infinie. L’on dirait que la baraka de tous les saints s’est posĂ©e sur elle, et c’est tout dire !
En arabe ou dans un français qui ferait pâlir certains jeunes, Halouma, c’est son prĂ©nom, vous raconte la saga des saints et son propre vĂ©cu au service de Sidi Abdelaziz.
Elle sait toujours trouver les mots justes et a le don des narrateurs qui savent en dire juste assez pour captiver leur auditoire.
LĂ©gère comme une brise, Halouma est en quelque sorte l’Ă©gĂ©rie des lieux et fait preuve d’une hospitalitĂ© proverbiale.
La croiser Ă chaque visite est un bonheur renouvelĂ© tant elle pĂ©tille d’intelligence et de chaleur humaine.
Après la « ziara », elle vous accompagne toujours jusqu’au seuil de la « zaouia » puis vous salue dans ce vocabulaire choisi qu’avaient nos grand-mères et qui dĂ©clinait tous les souhaits de vitalitĂ©.
Ensuite, mes pas me mènent vers le mausolée des Chorfas sur lequel flotte le drapeau national.
C’est lĂ que chaque dimanche, les Aissaouias de la Marsa se retrouvent autour de leur « mokadem » pour un cycle de prières qui se dĂ©roule toute l’après-midi et se poursuit après le coucher du soleil.
Un dernier regard sur le sanctuaire de Sidi Bouriga et c’est le retour au quotidien avec Ă l’esprit une pensĂ©e pour tous les saints, de Sidi Salah Ă Sidi Dhrif en passant par Sidi Bou Said.
Et une pensĂ©e aussi pour Halouma, vĂ©nĂ©rable hĂ´tesse, dans la noria des gĂ©nĂ©rations, au service d’un pieux personnage…
