Ali Bellagha est aussi bien l’un des maîtres de l’École de Tunis que le précurseur des designers d’aujourd’hui. Une œuvre à redécouvrir à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Ali Bellagha (1924-2006) sera célébré durant l’année de son centenaire. Un grand hommage est prévu pour honorer la mémoire d’un artiste ayant remis à l’honneur notre patrimoine.
Cet hommage prendra la forme d’une rétrospective qui sera organisée à la Maison des Arts du Belvédère sous les auspices du ministère des Affaires culturelles.
Par ailleurs, l’année 2024 pourrait être celle de l’ouverture du musée Ali Bellagha. En effet, le projet de consacrer un musée à cet artiste, est en attente et pourrait se concrétiser à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Pour l’heure, le ministère des Affaires culturelles prend le devants avec une grande rétrospective consacrée à Bellagha. Cet événement devrait se dérouler dès la mi-janvier à la Maison des arts du Belvédère, un espace animé par sa dynamique directrice Arbia Ayari et placé sous l’égide du ministère des Affaires culturelles.
C’est un juste hommage qui souligne la reconnaissance institutionnelle d’un artiste essentiel qui aura marqué notre vingtième siècle. Reconnaissables entre toutes, les œuvres de Bellagha seront à l’honneur et pourraient connaître une nouvelle dynamique grâce au musée qui devrait lui être consacré.
Né en 1924 à Tunis, Ali Bellagha a grandi dans la médina, au sein d’une famille d’artisans d’ascendance ottomane.
Un parcours remarquable le mènera à Paris où il étudie les Beaux Arts et s’initie auprès de grands maîtres, à l’art du dessin, de la gravure et de la céramique.
Cette diversité dans l’emploi des techniques sera une constante dans la démarche artistique de Bellagha qui commence à exposer dès 1953 et rejoint l’École de Tunis.
S’il passe beaucoup de temps dans son atelier à domestiquer les matériaux traditionnels, Bellagha enseigne également le dessin au collège Sadiki puis sera l’infatigable animateur de la galerie « Les Métiers ».
A ce titre, il peut être considéré comme un précurseur des designers d’aujourd’hui et un acteur majeur de la revalorisation des métiers d’art et du patrimoine.
Ses scènes de rue dans la médina, ses personnages jaillis de la tradition et les objets qu’il façonne témoignent de son art accompli. Décédé en 2006, Ali Bellagha reste l’un des plus fins observateurs du vécu dans une médina de Tunis sublimée par son art.