En cette pĂ©riode de discussion de la loi de Finances, il peut paraitre intĂ©ressant de se pencher sur les impĂ´ts tunisiens au dix-neuvième siècle pour dĂ©couvrir leur nature et les diffĂ©rences profondes avec l’Ă©poque actuelle.
En 1856, par exemple, les revenus de l’Etat provenaient essentiellement d’impĂ´ts directs qui Ă©taient perçus par les caids dans un pays Ă vocation agricole.
Le « achour », une dîme sur les céréales
Le « achour » Ă©tait une dĂ®me en nature sur les cĂ©rĂ©ales dont le taux Ă©tait calculĂ© en fonction de la rĂ©colte. Le « achour », comme son nom l’indique en arabe, concernait donc le dixième de la rĂ©colte de cĂ©rĂ©ales.
Selon les tĂ©moignages de l’Ă©poque, son recouvrement donnait lieu Ă toutes sortes d’exactions et de prĂ©bendes. Il faudra une rĂ©forme en 1856 pour modifier l’assiette de l’impĂ´t qui concernera dès lors les surfaces ensemencĂ©es et sera perçu sous la forme d’une contribution fixe.
Le « qanoun » des oliviers et des palmiers
Second impĂ´t, le « qanoun » pesait sur les olivettes et variait selon les rĂ©gions et on rapporte que a perception pouvait ĂŞtre aussi abusive que celle du « achour’.
Il existait de plus un « qanoun » particulier pour les dattiers du Djerid et du Nefzaoua. La perception de cet impĂ´t relevait aussi des caids et des khalifas, ancĂŞtres de nos gouverneurs et dĂ©lĂ©guĂ©s d’aujourd’hui.
La naissance de la « mejba »
En 1856, Mohamed Bey avait instituĂ© la « mejba », un impĂ´t annuel que devaient acquitter tous les sujets tunisiens Ă l’exception des habitants de certaines villes. Mal accueilli dans le pays, cet impĂ´t lourd (36 piastres de l’Ă©poque) a aussi donnĂ© lieu Ă toutes sortes d’abus dans sa perception.
Il existait aussi des impĂ´ts indirects, des droits de douane et le produit des monopoles pour alimenter les caisses de l’Etat. Toutefois, ce sont les « achour », « qanoun » et « mejba » qui Ă©taient Ă la base du budget de l’Etat tunisien de cette Ă©poque.
H.B.
