Rares sont celles et ceux qui en dehors des habitants de Ghardimaou, connaissent Gisela Bergmann et son parcours surprenant.
InstallĂ©e aux environs de la ville de Ghardimaou, dans une zone forestiĂšre et frontaliĂšre de l’AlgĂ©rie, cette femme allemande Ă©lĂšve des chevaux et des lĂ©vriers slougui.
Vivant d’Ă©levage et d’agriculture, Gisela Bergmann rĂ©side dans cette rĂ©gion depuis les annĂ©es 1960. Elle est en effet arrivĂ©e dans cette contrĂ©e en compagnie de son Ă©poux, Allemand lui aussi, et dĂ©cĂ©dĂ© depuis des annĂ©es.
Le mari, Heinz-Gerd, Ă©tait coopĂ©rant dans le domaine de la recherche agricole pour la GTZ, l’opĂ©rateur historique allemand en matiĂšre de dĂ©veloppement. Il se trouve aux origines de la ferme Baraket, l’exploitation oĂč vit sa veuve depuis plus de trois dĂ©cennies.
On arrive Ă la ferme des Bergmann par un chemin sablonneux, entourĂ© de vieux oliviers. La piste dĂ©bouche sur une villa de style colonial, peu entretenue mais dont les escaliers et les vĂ©randas en imposent au visiteur. Ici, Ă proximitĂ© de Ghardimaou, cette dame qui n’est pas loin de ses 85 ans continue Ă Ă©lever chevaux et slouguis, avec tendresse et persĂ©vĂ©rance.
Toute la rĂ©gion connait l’Allemande, comme on la dĂ©signe familiĂšrement. Chacun la soutient comme il peut, lui apporte parfois une aide ou la croise simplement lorsqu’elle s’Ă©lance dans une de ses randonnĂ©es en forĂȘt.
MalgrĂ© une arthrite et quelques soucis de santĂ©, Gisela continue Ă mener sa barque. Chaque annĂ©e, des vĂ©tĂ©rinaires bĂ©nĂ©voles se donnent rendez-vous chez elle pour ausculter son chenil et ses Ă©curies. Ils lui apportent ainsi un soutien de qualitĂ©. De mĂȘme de nombreux Ă©cologistes apportent un appui remarquable Ă Gisela Bergmann.
Cette derniĂšre, il n’y a pas si longtemps, a pris avec Ă©clat la dĂ©fense d’un arbre millĂ©naire que la rĂ©volution allait emporter. Cet arbre que les gens de Ghardimaou connaissent bien est celui de la « mzara » de Sidi Bou Zitoun et serait ĂągĂ© de vingt-cinq siĂšcles. L’action de Gisela qui a alertĂ© Ă©cologistes et amis de la nature avait alors permis de sauver cet arbre qui est maintenant protĂ©gĂ© des prĂ©dateurs.
Gisela Bergmann est un exemple de l’amour qu’on peut porter Ă la Tunisie. Ceux qui connaissent cette grande dame et son exploitation ne manquent jamais de saluer son courage et le grand soin dont elle entoure ses animaux.
Elle mĂ©riterait en tous cas notre soutien et aussi une sincĂšre admiration pour ce qu’elle fait depuis quasiment un demi-siĂšcle.
