Deuxième grande avenue du centre-ville de Tunis, l’avenue de Carthage prolonge l’avenue de Paris vers le sud et s’articule sur l’avenue Bourguiba.
Ils étaient légendaires les bistrots de l’avenue de Carthage et ses environs. Plusieurs d’entre eux ont disparu, d’autres ont pris l’identité de tavernes bruyantes et enfumées alors que certaines enseignes ont su garder le cap.
L’avenue de Carthage commence avec le mythique Café de Paris, lieu très prisé et jadis vitrine de toute une ville. Sur le trottoir d’en face, le café du Casino fut une enseigne très appréciée avant de disparaître au profit de la Maison de l’Artisanat avant de revoir le jour sous le nom Café du Palmarium.
Un peu plus loin, le Brasilia était au Palmarium ce qu’est la Rotonde au Colisée. Entouré de verre, en plein milieu de la galerie marchande, le Brasilia avait ses adeptes parmi lesquels de nombreux étudiants.
Le Florence, le Coquille et le bar de Carthage sont-ils toujours ouverts et continuent à accueillir leurs clients même si la kemia des beaux jours n’est plus servie.
Au coin de la rue Radhia Haddad, Chez Gaston ( également nommé Tip Top ) et la Brasserie de la Paix ont disparu depuis longtemps à l’image de nombreuses autres enseignes qui ont troqué la bière fraîche pour le café express.
Ainsi, autour de la place Barcelone, il ne reste plus que trois enseignes : Chez Marius, le Parisien et l’Amiral qui se trouve à la rue d’Angleterre et a succédé à la fameuse Auberge alsacienne. Sinon, tous les autres bistrots autour du Marché central ont disparu. Le dernier a avoir baissé le rideau n’est autre que le Lido qui se trouvait rue de Belgique. Même chose pour le Paon à la rue Farhat Hached où seuls sont encore ouverts les restaurants Chez Bouchoucha et Florida.
Exit la Nouvelle escale, la Mouette et tous les autres troquets de la Petite Sicile où seul a survécu le Scoubidou, sur la rue de Turquie.
Revenons avenue de Carthage pour explorer les rues perpendiculaires en commençant par la rue Aziz Tej qui a perdu le Paradiso de madame Garcia et le Régent des époux Sghaier. Seul le Savarin, un haut-lieu du Tunis des années soixante, n’a pas jeté l’éponge.
Plus loin, rue Radhia Haddad, le Malouf est fermé depuis longtemps et le Tunisia Palace n’est plus qu’un souvenir. Toutefois, de l’autre côté de l’avenue, la plupart des enseignes sont toujours présentes : le Strasbourg, le Boléro, Tantonville, le Bec fin et le fameux bar El Mestiri.
Ainsi peut-on parler de changement mais dans une certaine forme de continuité pour ce quartier de l’avenue de Carthage qui a gagné en gargottes ce qu’il a perdu en art de vivre.
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