Puisque nous sommes dĂ©sormais projetĂ©s dans l’ère des symboles, que sommes-nous, citoyens souvent dĂ©missionnaires, devant le geste de Khaoula Rachidi il y a quelques annĂ©es au campus de la Manouba ?
OĂą est notre courage ? OĂą sont nos convictions ? Et surtout qu’en est-il de notre capacitĂ© Ă dĂ©fendre notre drapeau, nos acquis et notre modernitĂ© ?
Nous l’avons souvent vu, les salafistes s’attaquent au drapeau national Ă chaque fois que c’est possible.
Et lorsque je dis « salafistes », je pèse mes mots car ce dĂ©sir de mettre notre drapeau national en lambeaux traverse bien des esprits retors dans ce qu’il convient de nommer le parti islamiste tunisien.
Aujourd’hui, des radicaux islamistes paradent avec des drapeaux noirs, affirment leur intention de dĂ©truire l’Etat tunisien qu’ils ne reconnaissent pas et promettent de tuer et incendier quand il le faudra.
Et presque personne ne bronche. Ni dans les hautes sphères ni parmi celles et ceux qui soutiennent faire de la politique.
Pourtant le geste de Khaoula Rachidi nous a depuis longtemps montrĂ© qu’il fallait se battre pour que notre drapeau ne soit pas souillĂ©, ne serait-ce que virtuellement.
Au lieu de cela, des lois scélérates et faites sur mesure permettent au cancer obscurantiste et terroriste de prospérer. Au lieu de cela, des robinets de pétrodollars déversent leur venin vénal dans notre Tunisie pour établir un Afghanistan soft sur nos terres. Au lieu de cela, nous sommes jaloux de notre confort douillet et ne nous engageons pas clairement dans ce qui est le devoir de notre génération.
Il faut extirper les faussaires de Dieu et ceux qui instrumentalisent la démocratie au nom du sacré du champ démocratique.
Il faut demander des comptes Ă tous les gouvernements qui se sont succĂ©dĂ©s depuis la Troika de sinistre mĂ©moire. Comment en sommes-nous arrivĂ©s Ă Regueb et avant cela aux assassinats politiques, aux camps de terroristes et au maillage du pays par des associations dites coraniques mais qui n’ont rien Ă voir avec la RĂ©publique.
Cette cinquième colonne est un danger qui nous guette à chaque instant et seuls notre courages et la fermeté de nos convictions pourront nous sauver de cette menace imminente.
Khaoula Rachidi, Ă©tudiante et simple citoyenne, a montrĂ© qu’il fallait arracher notre drapeau national des mains de ceux qui militent pour le remplacer par un Ă©tendard noir mĂ©diĂ©val et sanguinaire.
Plus que jamais, Khaoula Rachidi prend aujourd’hui une dimension de symbole. Le symbole du courage et de l’endiguement mais aussi un symbole pour les consciences assoupies et dĂ©missionnaires.
Avons-nous mĂ©ditĂ© son exemple ? Face au camp d’endoctrinement de Regueb et toutes les officines de l’intĂ©grisme qui menacent notre drapeau, il est temps de sortir du sommeil et Ă l’image de Khaoula Rachidi s’interposer au nom du devoir devant ce totalitarisme qui menace la Tunisie.
Car, au fond, Khaoula est bel et bien une enfant de la RĂ©publique alors que son adversaire sur cette photo s’est probablement trouvĂ© piĂ©gĂ© dans un de ces camps d’endoctrinement, ces fabriques de la haine de la modernitĂ© qui – nous le savons dĂ©sormais et cela prend valeur d’avertissement – pullulent dans notre pays.
