Hier, j’ai visité la nécropole husseinite de Tourbet el Bey avec l’intention de me recueillir devant la sépulture de Ahmed Bey.
C’est à ce bey réformateur que nous devons l’abolition de l’esclavage en Tunisie. Cette décision souveraine, la Tunisie l’a prise avant beaucoup d’autres pays.
C’est dans un élan moderniste que ce bey a pris cette décision qui, 173 ans plus tard, est saluée par l’établissement d’une fête nationale.
Ce faisant, le président de la République tisse un lien symbolique avec le passé husseinite de notre pays dans ce qu’il a de plus remarquable.
En effet, c’est avec cette dynastie fondée en 1705 et abolie en 1957 que la Tunisie a connu son premier grand dessein moderniste et réformiste.
Il convient de ne pas l’oublier et cette décision de BCE devrait aussi ouvrir la porte à une relation complètement apaisée de la République avec la monarchie qui lui fut antérieure.
En me recueillant devant la tombe de Ahmed Bey, j’entends souligner notre dette envers ce souverain du dix-neuvième siècle. C’est lui qui a fait l’histoire et en fait, instituer cette fête nationale commémorative de l’abolition de l’esclavage, revient à honorer sa mémoire et, par ricochet, l’héritage réformiste de la dynastie husseinite.
En entrant dans le mausolée, dans la vaste salle des sépultures des souverains, on trouve la tombe de Ahmed Bey sur la gauche.
Légèrement décalée, cachée par une colonne de marbre, cette tombe est quelque peu anonyme. Elle n’en garde pas moins la mémoire d’un bey qui a vu grand pour son pays.
Car au fond, la modernité voulue par Bourguiba trouve son socle dans le rêve réformiste de Ahmed Bey.
Saurons-nous nous souvenir de ce bey alors que nous faisons nôtre son initiative historique ?