Le footballeur ivoirien Fousseny Coulibaly vient d’ĂŞtre naturalisĂ© et possède dĂ©sormais la nationalitĂ© tunisienne. Vivant depuis cinq ans en Tunisie, ce sportif vient ainsi de rejoindre les JosĂ© Clayton et Dos Santos qui avaient Ă©tĂ© naturalisĂ©s en 2003 pour pouvoir rejoindre l’Equipe nationale de football.
Depuis, après leurs exploits sportifs, ces deux BrĂ©siliens sont de retour dans leur pays natal et on ne sait rien de ce qu’il reste en eux de Tunisien.
Dans ces trois cas au moins, des procĂ©dures rapides ont permis Ă ces sportifs d’entrer dans la nationalitĂ© tunisienne sans que l’on sache vraiment la nature de leur lien affectif avec notre pays.
Cette manière de faire de la part des autorités compétentes pose beaucoup de questions. En effet, ils sont par ailleurs nombreux celles et ceux qui attendent depuis de longues années leur nationalité tunisienne.
Comment ne pas considĂ©rer comme prioritaires les Ă©pouses et Ă©poux Ă©trangers de Tunisiens ? Certains vivent depuis des dĂ©cennies avec une carte de sĂ©jour alors qu’ils et elles sont parents d’enfants tunisiens.
Je plaide pour eux et plaide aussi pour que la nationalitĂ© tunisienne soit prioritairement accordĂ©e et rendue Ă nos compatriotes juifs qui l’ont perdue Ă cause des anciennes lois françaises sur la double nationalitĂ©.
Je plaide aussi pour que les rĂ©sidents en Tunisie depuis de longues, très longues, annĂ©es puissent obtenir leur nationalitĂ© tunisienne quand ils en font la demande. Ce serait la plus Ă©lĂ©mentaire des reconnaissances au droit du sol. Qu’ils viennent d’Afrique, d’Europe ou d’Asie, ces rĂ©sidents mĂ©ritent la nationalitĂ© tunisienne.
Je plaide aussi pour que cette nationalité qui est la nôtre soit accordée aux réfugiés syriens ou subsahariens qui ont échoué dans notre pays après le déclenchement des printemps arabes.
Pourquoi seuls les footballeurs sont-ils intĂ©grĂ©s dans la nationalitĂ© tunisienne ? C’est une bien Ă©trange anomalie qui plus est, marquĂ© du sceau d’un tout aussi Ă©trange opportunisme.
Au nom de l’hospitalitĂ©, des parcours de vie et de la reconnaissance, la nationalitĂ© tunisienne devrait ĂŞtre accordĂ©e Ă beaucoup de gens qui attendent en vain.
Loin de nous d’ailleurs l’intention d’intenter un quelconque procès Ă Coulibaly. Qu’il soit le bienvenu dans la nationalitĂ© tunisienne ! Mais quid de tous les autres ? Et quid de l’Ă©thique de l’hospitalitĂ© ?
