Le crève-cœur, ce fut en passant devant mon école du primaire à la rue d’Algérie. Pour arriver au portail, les élèves devaient se faufiler à travers les étalages de fortune.
En bordure de la médina de Tunis, un vaste quadrilatère est actuellement à l’abandon, livré au commerce informel et littéralement occupé par des vendeurs de rue.
Si les photos de notre ami Becem Jallouli montrent la rue Gamal Abdenasser, la même situation prévaut à la rue Al Jazira, à la rue Charles de Gaulle, à la rue d’Espagne et aussi avenue de France, sous les Arcades.
CP : Becem Jallouli
Toute une partie de la ville a été kidnappée, brutalement occupée et installée dans une sorte de loi de la jungle.
Les riverains qui travaillent ici sont tenus de fermer leur gueule sous peine de représailles. Beaucoup se barricadent la nuit et ceux qui le peuvent déménagent.
Cette situation est préjudiciable à tous : la ville fout le camp, l’insécurité devient la règle et des gangs qui ne disent pas leur nom proliférent. Qui est responsable ?
CP : Becem Jallouli
Certainement pas la municipalité qui a aménagé des espaces pour ces vendeurs de rue du côté de la Khirba et aussi rue Mongi Slim.
Pour être dans les flux de la circulation, ceux qui ont des stands dans ces marchés, préfèrent occuper les artères principales du centre-ville.
D’ailleurs, la situation est la même dans d’autres quartiers comme le Passage dont la place est devenue un souk en plein air.
CP : Becem Jallouli
C’est la ville qui se meurt et la capitale qui se métamorphose à très grande vitesse. Depuis plus d’une vingtaine d’années, c’est la même situation qui prévaut et s’aggrave de jour en jour.
Que reste-t-il de l’hypercentre de Tunis ? Seule l’avenue Bourguiba est sanctuarisée mais partout ailleurs, c’est la déroute urbaine qui continue.