C’est un véritable impromptu car sœur Rosanna réside à Menzel Bourguiba. Et le hasard a voulu que nous nous rencontrions dans le bus qui relie Tunis à la Marsa.
Sœur Rosanna se rendait de la maison communautaire des Salésiennes à son école de Menzel Bourguiba.
Pour cela, elle emprunte le bus jusqu’au Passage puis la ligne 4 du métro léger jusqu’à Bab Saadoun. Ensuite, c’est en louage qu’elle rejoint Menzel Bourguiba après une heure de route.
Elles sont quatre sœurs salésiennes à travailler à Menzel Bourguiba. Comme elles sont les quatre uniques étrangères à vivre dans cette ville, elles forment une sorte d’île rejointe depuis peu par Lena, une jeune volontaire de la coopération internationale allemande.
Sœur Rosanna est de nationalité italienne et sa communauté comprend Laura, également Italienne, Virginie qui est Française et Magdalena qui est la directrice de l’école et dont la nationalité est indienne.
L’école est fréquentée par près de 450 élèves qui suivent les classes, du préparatoire à la sixième. Tous les week-ends, les jeunes de la région organisent des animations et des ateliers et sont très heureux de se retrouver ensemble.
L’école dispose d’un grand jardin potager qui est également un lieu de convivialité et d’expérimentation. Ce jardin donne aussi un caractère bucolique à cette école de longue tradition.
Sœur Rosanna aime cette vie simple et sereine à Menzel Bourguiba. Parfois, elle découvre quelques unes des traces de Ferryville, la ville de garnison de l’armée française. L’Arsenal, les villas des officiers, le centre-ville et les cimetières militaires rappellent cette lointaine époque.
Aujourd’hui, la ville s’est agrandie et, malheureusement, les jeunes la quittent pour Bizerte et Tunis. Mais pour sœur Rosanna et sa communauté, c’est l’école, l’enseignement, l’éducation des enfants qui sont l’horizon les travaux et les jours.
Chemin faisant, alors que la voiture de louage roule sous la pluie, elle repense à sa vocation et à la promesse faite aux enfants, d’un avenir meilleur.