Ceux que certains experts es diversion tentent de faire subir Ă Ahmed Friaa n’est absolument pas Ă leur honneur.
Sans entrer dans des détails que tout le monde connaît, je voudrais souligner que Friaa est notoirement connu et respecté pour son intégrité et son esprit prospectif.
Il est aussi un symbole de l’universitĂ© tunisienne et du savoir en gĂ©nĂ©ral. Il ne vous Ă©chappe d’ailleurs pas que ce sont tous les symboles du savoir qui sont en gĂ©nĂ©ral visĂ©s par l’intĂ©grisme sous toutes ses formes, notamment celui qui sĂ©vit en Tunisie sous couvert de partis politiques Ă tonalitĂ© religieuse.
Ennahdha et ses sbires ont un grave contentieux avec l’intelligence et la modernitĂ©. DrapĂ©s dans la dignitĂ© d’un parti soi-disant civil, cachĂ©s sous les oripeaux trahis de la rĂ©volution, embusquĂ©s derrière des rideaux de fumĂ©e et des miroirs aux alouettes, les stratèges nahdhaouis ne font en fait que se venger et exercer leur ressentiment contre tout ce qui reprĂ©sente les Lumières auxquelles ils prĂ©fèrent les tĂ©nèbres fĂ©odales de l’obscurantisme.
Se vautrant dans la fange d’une vĂ©ritĂ© manipulĂ©e et d’une dignitĂ© Ă©lastique, les islamistes souhaitent, par IVD interposĂ©e, traĂ®ner dans la boue tous ceux qui au fond ne leur ressemblent pas ni ne leur feront des concessions.
Aujourd’hui, des apparatchiks de la nouvelle « ère nouvelle » jouent aux commissaires politiques pour le compte des faussaires de la rĂ©volution.
Mais n’est pas Danton ni Robespierre qui veut ! Peut-on ainsi, au mĂ©pris de l’opinion publique – outrĂ©e et indignĂ©e – humilier Ahmed Friaa ?
Les apprentis sorciers qui tirent les ficelles de leurs marionnettistes verront que pareils procédés leur coûteront cher dans un avenir proche.
La Tunisie quelle que soit sa couleur politique en a assez de ces manipulations et de ces mensonges.
Alors que tout va mal dans le pays, alors que les prix s’envolent et que la nouvelle nomenklatura s’enrichit, on s’amuse Ă jeter en pâture l’honneur d’un homme intègre.
Sept ans après la rĂ©volution de 2011, tous les indicateurs sont au rouge dans un pays exsangue et il est temps que les responsables de ce fiasco rendent des comptes. Ce sont bien eux – tous ensemble – qui devraient ĂŞtre dans le box des accusĂ©s, ces menteurs sans vergogne, ces voraces de l’argent public, ces assoiffĂ©s de pouvoir et leurs commanditaires.
Les hasards de la vie ont fait que je fasse la connaissance d’Ahmed Friaa et de Sihem Ben Sedrine en mĂŞme temps, Ă la fin des annĂ©es 1970.
Avec Ahmed Friaa, je militais dans les rangs de l’Association tunisienne pour la Protection de la nature et de l’environnement (ATPNE). Avec Sihem Ben Sedrine, je faisais partie de l’Ă©quipe du journal « Le Phare ».
Je garde de ces deux personnes des images contrastĂ©es et m’exprimerai un jour Ă ce propos. Mais aujourd’hui, plus que jamais, je ressens l’injustice subie par Ahmed Friaa et, comme des millions de Tunisiens, je suis de son cĂ´tĂ©.
Dans mon pays, aujourd’hui, des tribuns volages comme Hachemi Hamdi sont comptĂ©s parmi les notables et le savoir et la science de Monsieur Friaa sont traĂ®nĂ©s dans la boue au nom d’idĂ©aux de justice plutĂ´t souillĂ©s.
Malheureusement pour nous, telles sont la vĂ©ritĂ© et la dignitĂ© lorsqu’elles Ă©chouent entre des mains qui ignorent l’Ă©quitĂ© de ThĂ©mis. Telle est la Tunisie revancharde, intĂ©griste et rĂ©actionnaire qui – en son for intĂ©rieur – doit certainement rĂŞver d’Ă©purations et de nuits de cristal.
Honte Ă vous qui tournez le dos Ă l’honneur et rouvrez une Ă©nième fois les boĂ®tes de Pandore du ressentiment !
Cette rĂ©volution de 2011, malgrĂ© sa confiscation, reste la nĂ´tre et retrouvera son sens lorsque l’intĂ©grisme retrouvera sa place naturelle. Trahie par la sainte-Alliance des arrière-gardes, la rĂ©volution tunisienne a pour le moment accouchĂ© d’un monstre affamĂ©, acharnĂ© et revanchard qui, pour camoufler ses Ă©checs, s’attaque maintenant Ă un homme de science, un juste parmi les clairvoyants, un Tunisien authentique et engagĂ©.
Honte Ă vous que l’histoire finira bien par rattraper et juger pour tous les mĂ©faits que vous faites subir Ă un pays qu’au fond vous haĂŻssez et voudriez renvoyer aux obscurantismes mĂ©diĂ©vaux…
Friaa vaut bien mieux que ses juges de circonstance et leurs mentors barbus qui font mine de ne pas y toucher.
