Le Premier ministre britannique devrait annoncer la reconnaissance officielle de l’État palestinien dès ce week-end, selon les médias britanniques. Il aurait repoussé l’annonce pour éviter une confrontation diplomatique directe avec Donald Trump, actuellement en visite au Royaume-Uni.
Sir Keir Starmer avait déjà indiqué qu’il reconnaîtrait la Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York si Israël ne respectait pas certaines conditions : cessez-le-feu, respect d’une solution à deux États et suspension de l’annexion de la Cisjordanie.
Mais, selon plusieurs sources, le Premier ministre a choisi de différer l’annonce officielle jusqu’au départ de Donald Trump, afin de ne pas brouiller la conférence de presse prévue avec le président américain jeudi.
Des tensions avec Washington
Donald Trump s’oppose fermement à toute reconnaissance immédiate de l’État palestinien, qu’il considère comme une « récompense au Hamas ». Le département d’État américain a dénoncé la démarche comme un « coup de pub » et même une « gifle au visage » des victimes des attaques du 7 octobre. En revanche, la France, l’Australie et le Canada envisagent d’adopter la même position que Londres à l’ONU.
La décision de Starmer s’inscrit dans un climat de forte pression interne : plusieurs députés travaillistes réclament depuis des mois une prise de position plus ferme face à la crise humanitaire à Gaza. À Londres, le maire Sadiq Khan a franchi un pas supplémentaire en qualifiant pour la première fois la situation de « génocide ».
Keir Starmer, tout en mettant en avant la priorité de l’aide humanitaire et de la libération des otages, a reconnu que « l’idée même d’une solution à deux États paraît aujourd’hui plus lointaine que jamais ».