Le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) a annoncé la suspension du système du tiers payant, à la suite de l’échec des négociations engagées avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
La décision a été rendue publique lundi via un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux du syndicat. Elle intervient dans un contexte de blocage institutionnel et d’absence de réaction des autorités concernées.
Rupture des négociations avec la CNAM
Le SPOT affirme que la décision fait suite à l’arrêt unilatéral des discussions par la CNAM. Selon le syndicat, un premier cycle de négociations, tenu le 21 novembre, avait pourtant permis d’aboutir à un projet de déclaration commune qualifié de constructif.
Toutefois, la seconde réunion programmée pour le 28 novembre n’a pas été organisée. Le projet de texte aurait été rejeté sans justification officielle, un comportement que le syndicat décrit comme un manquement clair aux engagements pris lors des échanges précédents.
Absence de cadre légal et retards de remboursement
Le bureau national du SPOT justifie la suspension du tiers payant par plusieurs facteurs structurels. Il évoque notamment l’absence d’un cadre juridique clair régissant le dispositif, les retards chroniques dans les remboursements dus aux pharmaciens, ainsi que l’absence de garanties financières encadrant le système.
Le syndicat souligne également qu’aucune réaction n’a été enregistrée de la part des autorités publiques une semaine après l’annonce de la mesure, qualifiant la situation de préoccupante dans un dossier touchant directement au fonctionnement du système de santé.
Mise en cause des autorités gouvernementales
Le SPOT met explicitement en cause la Présidence du gouvernement ainsi que les ministères des Affaires sociales et de la Santé, qu’il accuse d’inaction malgré des alertes répétées. Il affirme rejeter désormais sur ces institutions l’entière responsabilité des conséquences de la suspension du dispositif.
Le syndicat déclare refuser de continuer à assumer un rôle de financeur du système, estimant que les pharmaciens ne peuvent plus servir de « prêteurs » face à des politiques jugées inadaptées.
Face à ce qu’il décrit comme un affaiblissement structurel de la profession, le SPOT indique rester ouvert à une réintégration du système du tiers payant. Celle-ci serait toutefois conditionnée à la mise en place de garanties légales et financières concrètes, visant à protéger simultanément les patients, les pharmaciens et l’équilibre du système de santé.
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