Les Journées cinématographiques de Carthage ont levé le voile sur la programmation complète de leur 36e édition, présentée lors d’une conférence de presse à la Cité de la Culture. La direction promet un festival plus large, plus inclusif et toujours fidèle à son ADN : un espace où se rencontrent les cinémas arabes et africains engagés.
L’ouverture sera marquée par Palestine 36 d’Annemarie Jacir, film représentant la Palestine aux Oscars, projeté au Théâtre de l’Opéra.
Un budget consolidé
Tarek Ben Chaabane, directeur des JCC, a indiqué que le budget global atteint 3,8 millions de dinars, dont 3 millions apportés par le ministère des Affaires culturelles. Le reste provient des recettes propres et des partenariats.
Les billets seront vendus entre 5 et 6 dinars, avec un tarif étudiant réduit à 3 dinars, afin de préserver la dimension populaire du festival.
42 films et une forte présence tunisienne
Les trois compétitions officielles réuniront 42 films provenant de 19 pays, dont neuf œuvres tunisiennes en lice pour les Tanits. La sélection comprend 14 longs-métrages de fiction, 12 longs documentaires, 16 courts-métrages.
Les œuvres proviennent notamment du Burkina Faso, du Congo, du Maroc, du Sénégal, du Nigeria, du Soudan, de l’Arabie saoudite, de la Palestine, du Liban, de l’Afrique du Sud, du Cap-Vert, du Togo, de la Syrie et de la Tunisie.
La Tunisie concourt dans les catégories phares avec Promis le Ciel d’Erige Sehiri, La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania et Where the Wind Comes From d’Amel Guellaty. Côté documentaires, Notre Semence d’Anis Lassoued et On The Hill de Belhassen Handous complètent la présence nationale.
Les courts-métrages retenus sont Sursis de Walid Tayaa, Tomates maudites de Marwa Tiba et Le Fardeau des ailes de Rami Jarboui.
Des figures reconnues
Le jury fiction sera mené par la cinéaste palestinienne Najwa Najjar, entourée de Kantarama Gahigiri, Lotfi Achour, Lotfi Bouchouchi et Jean-Michel Frodon.
Pour les documentaires, la présidence revient à Raja Amari, accompagnée de Laura Nikolov, Alassane Diago, Eliane Raheb et Nadia Kaabi-Linke.
Carthage Pro : un tremplin pour les projets
La plateforme professionnelle « Carthage Pro » accueillera 17 projets entre le 15 et le 18 décembre : 8 projets en post-production dans l’atelier Takmil, 9 projets en développement dans l’espace Chabaka.
Créée en 1992, cette structure accompagne la fabrication des films du stade de l’écriture à la finalisation.
La Palestine au centre de cette édition
Le festival place la Palestine au cœur de son dispositif artistique. Outre le film d’ouverture, plusieurs œuvres évoquent Gaza, la mémoire palestinienne ou les récits de résistance :
- From Ground Zero de Rashid Masharawi,
- Once Upon a Time in Gaza de Arab & Tarzan Nasser,
- les courts Coyotes de Said Zagha et Intersecting Memory de Shayma Awawdeh,
- Qaher de Nada Khalifa en Ciné Promesse.
Autres focus et regard sur le monde
Des hommages seront rendus aux cinéastes Fadhel Jaziri, Paulin Soumanou Vieyra, Souleymane Cissé, Claudia Cardinale, Walid Chmait et Ziad Rahbani.
Des focus mettront à l’honneur les cinémas arménien, philippin, espagnol, latino-américain et une section « Cinéma vert » consacrée aux enjeux environnementaux présentera des films de Tunisie, du Liban, de Syrie et de Palestine.
Le festival hors les murs
Les JCC se déploieront dans plusieurs régions, ainsi que dans les prisons (14–20 décembre) et les casernes (17–24 décembre). Des rencontres, publications et activités parallèles accompagneront cette édition, fidèle à la vocation militante et ouverte du festival depuis sa création en 1966.
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