Pour la quatrième fois consécutive, l’examen de la procédure en référé visant l’arrêt des unités industrielles polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT) a été ajourné, cette fois au 25 décembre. Un report de plus, qui laisse un arrière-goût d’impuissance institutionnelle face à l’un des dossiers environnementaux les plus explosifs du Sud tunisien.
Mounir Adouni, président de la section régionale de l’Ordre des avocats, a confirmé à l’Agence TAP que le tribunal avait décidé d’élargir le périmètre du dossier en intégrant trois nouveaux acteurs étatiques : le ministère de l’Environnement, l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE), et le ministère de la Santé.
La décision s’accompagne d’une demande d’ajout de nouvelles pièces justificatives, un geste perçu par certains observateurs comme un moyen supplémentaire de gagner du temps, alors que les conséquences sanitaires et écologiques ne cessent de s’aggraver.
Colère citoyenne et ras-le-bol environnemental
En marge de cette quatrième audience, plusieurs dizaines de citoyens et d’activistes de la société civile se sont rassemblés devant le tribunal de première instance de Gabès.
Les manifestants ont réitéré leur exigence du démantèlement pur et simple des unités incriminées, dénonçant une pollution persistante qui compromet la qualité de vie, la santé publique et l’avenir écologique de la région.
Leur revendication centrale tient en une phrase : « Les habitants de Gabès ont droit à un air respirable et à un environnement sain ».
Un dossier qui s’enlise
Ce nouvel ajournement renforce l’impression d’un dossier qui avance à reculons, au rythme de reports successifs qui ne font qu’alimenter la frustration locale.
Face à une pollution documentée depuis des décennies, les habitants de Gabès attendent non plus des procédures, mais des décisions concrètes – des décisions qui tardent à venir.
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