Le lauréat nigérian du prix Nobel de littérature, Wole Soyinka, a révélé mardi que son visa américain non-résident avait été révoqué, quelques semaines après avoir comparé Donald Trump à Idi Amin, l’ex-dictateur ougandais.
Âgé de 91 ans, Soyinka — premier Africain à recevoir le Nobel de littérature en 1986 — a expliqué devant la presse qu’il ne s’agissait pas, selon lui, d’une décision personnelle, mais plutôt du reflet des politiques migratoires américaines.
« Ce n’est pas à propos de moi, a-t-il déclaré. Mais un principe est en jeu : les êtres humains méritent d’être traités avec décence, où qu’ils soient. »
Une vieille histoire d’amour contrariée avec l’Amérique
L’écrivain, qui a longtemps enseigné aux États-Unis et possédé une carte verte, a plaisanté en affirmant que celle-ci avait « eu un accident » il y a huit ans, « en tombant entre une paire de ciseaux ». En 2017, il avait publiquement détruit sa carte verte pour protester contre l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Selon la lettre qu’il a reçue, la révocation de son visa serait due au fait que « des informations supplémentaires sont devenues disponibles après son émission », sans plus de précisions.
Soyinka pense toutefois que la véritable raison pourrait être sa récente déclaration assimilant Trump à “une version blanche d’Idi Amin”, remarque qui aurait pu déplaire à Washington.
L’ambassade américaine à Lagos a renvoyé toutes les questions vers le département d’État à Washington, qui n’a pas réagi immédiatement.
Non sans ironie, Soyinka a qualifié cette lettre de « déclaration d’amour » et a assuré qu’il ne demanderait plus jamais de visa.
« Je suis évidemment banni des États-Unis, a-t-il lancé. Si vous voulez me voir, vous savez où me trouver.»
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