A peine reconduit par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu retrouve le fauteuil de Premier ministre dans un climat explosif. Les principales forces d’opposition, de la gauche au Rassemblement national, brandissent déjà la menace d’une motion de censure, laissant planer le spectre d’un nouveau bras de fer parlementaire.
Moins d’une semaine après sa démission, le chef du gouvernement a été rappelé à Matignon pour tenter de remettre en marche une majorité introuvable. Emmanuel Macron, confronté à l’urgence budgétaire et à l’absence d’alternative crédible, a fait le choix de la continuité – au risque de relancer la crise plutôt que de la résoudre.
Mais ce retour express ne convainc pas. À l’Assemblée nationale, la défiance demeure intacte : les oppositions dénoncent un “recyclage politique” et un exécutif qui refuse de tirer les leçons de son échec.
La censure plane déjà
Le Parti socialiste a confirmé qu’il déposerait une motion si le gouvernement ne changeait pas de cap sur les priorités sociales et économiques. Du côté du Rassemblement national, le ton est tout aussi ferme : le parti de Marine Le Pen estime qu’“aucune confiance n’est possible” envers un exécutif qui “persiste à ignorer le vote des Français”.
Dans ce contexte, la présentation de la déclaration de politique générale s’annonce périlleuse. Lecornu pourrait devoir défendre son programme sous la menace immédiate d’un vote de défiance, avant même d’avoir eu le temps d’agir.
Un pari à haut risque pour l’exécutif
En maintenant Lecornu, Emmanuel Macron mise sur la stabilité et l’expérience. Mais ce choix traduit aussi l’impasse politique dans laquelle se trouve l’Élysée : un Premier ministre reconduit faute de mieux, une majorité introuvable, et un Parlement prêt à en découdre.
À Matignon, le second mandat de Lecornu commence donc sous tension maximale. La moindre erreur pourrait précipiter un nouveau choc politique — et rouvrir la voie à une dissolution anticipée.