Une nouvelle tension sâinstalle entre le gouvernement et le Parlement. Le prĂ©sident de la commission des finances Ă lâAssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple, Abdeljelil Heni, a vivement critiquĂ© ce mardi 7 octobre le comportement du gouvernement, le qualifiant de « non Ă©thique » vis-Ă -vis du pouvoir lĂ©gislatif.
Intervenant sur les ondes de Jawhara FM Ă lâoccasion de lâouverture de la quatriĂšme annĂ©e parlementaire, Heni a reprochĂ© Ă lâexĂ©cutif de retarder le dĂ©pĂŽt du projet de loi de finances 2026, alors que la Constitution impose un dĂ©lai au plus tard le 15 octobre. Selon lui, ce retard sâajoute Ă un autre problĂšme : le retard dâexĂ©cution du budget des six premiers mois de 2025, en violation de lâarticle 62.
Le député a également déploré le refus de la ministre des Finances de se présenter devant la commission durant la pause parlementaire, estimant que cette attitude constitue une entrave au travail du Parlement.
Sur le fond, Heni a critiquĂ© le caractĂšre « trop gĂ©nĂ©ral et peu chiffré » des grandes orientations budgĂ©taires prĂ©sentĂ©es jusquâici. Les dĂ©putĂ©s, dit-il, souhaitent obtenir des donnĂ©es dĂ©taillĂ©es sur les ressources et capacitĂ©s de lâĂtat, afin de pouvoir formuler des propositions concrĂštes pour amĂ©liorer le pouvoir dâachat, rĂ©duire la pression fiscale, lutter contre la vie chĂšre, lutter contre la spĂ©culation et rĂ©viser les sanctions liĂ©es aux vols agricoles, un phĂ©nomĂšne quâil estime ĂȘtre Ă lâorigine de la flambĂ©e des prix alimentaires.
Il a par ailleurs appelĂ© la Banque centrale de Tunisie Ă rĂ©viser Ă la baisse le taux dâintĂ©rĂȘt directeur, estimant que la baisse du taux dâinflation devrait permettre une plus grande libĂ©ration du marchĂ© financier et un soutien Ă lâinvestissement.
Enfin, le dĂ©putĂ© a dĂ©noncĂ© ce quâil appelle une « harcĂšlement fiscal » subi par les citoyens et les entreprises lĂ©gales, contrairement au secteur parallĂšle qui continue Ă Ă©chapper au contrĂŽle de lâĂtat. Les dĂ©putĂ©s, a-t-il ajoutĂ©, exigent Ă©galement une Ă©valuation claire des effets de la loi de finances prĂ©cĂ©dente et des causes de lâexcĂ©dent budgĂ©taire constatĂ© rĂ©cemment.
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