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Exposition Terre spirituelle de Sami Ben Ameur : Révéler l’âme du monde

par Webdo
lundi 6 octobre 2025 10:00
dans Culture
Exposition Terre spirituelle de Sami Ben Ameur : Révéler l'âme du monde

Tribune | Par Dr. Chaima Zaafouri, Maître-assistante à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sidi Bouzid. Membre associée au LLTA, axe ADNT, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax.


Par toute sa chair, les toiles de l’artiste Sami Ben Ameur vibrent d’une énergie viscérale ; les fonds, emplis d’air et de lumière, insufflent aux formes picturales une vigueur nourrie par le désir d’une humanité saine. Sur sa toile, Ben Ameur modèle la matière avec la densité d’un sculpteur, conférant à chaque relief trapu une couleur sourde, fossilisée, témoignage d’une mémoire ancienne et enfouie.

En fermant les yeux, on devine des masses légères, portées par une gravité subtile. La pensée du peintre se déploie librement dans cette matière, sans jamais contraindre le tableau à une signification unique. Sa réflexion, enracinée dans le terreau de la guerre et de la paix, s’émerveille néanmoins de la beauté du monde : il peint le bisou, l’arbre, la torture, un couple d’oiseaux, mais surtout les strates de la terre en résonance avec l’humain dans sa nature la plus intime et troublante. Sa main prompte cisèle rimes et intuitions, traduisant par le geste les spectacles de guerre, les ténèbres saturées de lumière et d’ombre, les champs de bataille et les cauchemars, avec une intensité qui rend palpable l’étrange relief des crânes linaires et décharnés.

L’artiste crée et cultive ainsi des terres d’esprit et de vérité, aspirant à une vie libre et sensuelle. C’est au sein de cette dimension traversée d’ambivalence que l’œuvre de Ben Ameur s’impose comme une archéologie du sensible, une peinture fiévreuse où la chair, la matière et la couleur s’affrontent dans un mouvement continu, viscéral, presque théologique.

Peindre, pour lui, c’est traduire les métamorphoses incessantes du monde, ses décadences et renaissances, dans un langage pictural où l’invisible devient objet spirituel d’étude et de création. À l’instar des artistes matérialistes, il érige la matière en témoin de la condition humaine.

Son univers s’étend à la lisière du charnel et de l’immatériel, un espace où s’incarnent les pulsations d’une société dont l’artiste déplore la perte de valeur. La ligne s’assouplit, la couleur frémit, et la surface palpite d’un éréthisme pictural, ce trop-plein de sensibilité qui métamorphose la peinture en expérience sensorielle totale.

La tension intérieure affleure au tréfonds de la matière, se déploie dans les gestes et se consume dans les couleurs : un frisson du monde qui s’infiltre dans la trame du tableau. Les éléments ne se trouvent plus hiérarchisés selon un ordre central, mais se déploient en réseau, en interconnexion mouvante, à l’image du monde vivant que Ben Ameur traduit.

Le paysage se construit et se déconstruit le long d’une diagonale rationnelle, sans que cette structure n’entrave la fluidité des flux ni la circulation des affects et des intensités. Guidé par un tempérament fiévreux et excessif, le peintre laisse affleurer dans la matière et la couleur une émotion dense, bâtie de chagrin, d’amertume et parfois de désespérance, qui traverse les couches picturales comme un courant tellurique.

C’est précisément cette expérience intime et viscérale de la matière, sa chair, sa mémoire, ses strates enfouies, qui confère à l’œuvre sa puissance rhizomique. A l’instar de la réflexion proposée par Deleuze et Guattari, l’œuvre ne se laisse réduire ni à un point de départ unique ni à une hiérarchie imposée : elle se déploie comme un rhizome, un réseau complexe de lignes de force où chaque élément, qu’il s’agisse de strates, de crânes, de racines ou de chairs décharnées, conserve simultanément son autonomie et son insertion dans l’ensemble.

Cette configuration traduit, à travers l’expérience singulière de l’artiste, un monde en perpétuelle circulation, en constante transformation, où la matière et la mémoire dialoguent pour révéler les flux intérieurs et collectifs de l’existence.

L’œuvre devient une totalité indécomposable, traversée de contradictions quasi intenables, à l’image des fractures contemporaines ; corps, âmes et territoires. Le peintre travaille sur le seuil de la synesthésie colorée, où le regard du spectateur perçoit la vibration du ton comme émotion, où éréthisme du geste traduit la nervosité du contact et la palpitation de la chair. L’art devient une zone d’interférences entre le sensible et le conceptuel, le spirituel et le corporel.

Ben Ameur revendique une sensibilité particulière, une esthétique de mémoire explorant la perte et la fragilité de l’époque. Les fêlures de l’âme et les fissures du monde se transforment en traces visibles et en vibrations chromatiques. Les crânes suspendus, les racines enlacées et les cœurs blancs, autant de fossiles de la mémoire collective, témoignent de la tension entre vie et disparition, sensualité et douleur.

La peinture ne se limite pas à l’esthétique, elle devient résistance, exploration et méditation sur l’humain et l’univers, rappelant que nous sommes faits de terre et de feu, et que nos corps et nos émotions restent malléables et capables de crier dans l’abîme de l’existence.

Ainsi, le sentiment esthétique dans son œuvre devient un champ de résistance : la vitalité du geste dialogue avec la densité et la transparence de sa terre-chair spirituelle. Son œuvre, excessive et fiévreuse, témoigne d’un monde en perpétuelle transformation, un monde dont il restitue blessures et beautés avec une intensité incandescente.

Comme le rappelait Zola au Salon de 1866 : « Une œuvre d’art est un coin de la création vu à travers un tempérament.» Celui de Ben Ameur est incandescent, porté par une gravité flottante, un frisson des corps affamés, une gaieté violente, une humanité pleine de cris et de désirs.

La virtuosité de sa technique repose sur l’accumulation et la superposition des couches. La peinture se déploie en masses viscérales, parfois trapues, parfois aériennes, où gravité et légèreté coexistent. Chaque relief, chaque texture est travaillé avec une intuition rapide, un éréthisme du geste, qui rend visibles les pulsations de la pensée et de la chair.

Les couleurs, tantôt sourdes, tantôt flamboyantes, vibrent dans une synesthésie colorée, traduisant l’intensité émotionnelle et la complexité psychique du monde contemporain. L’éréthisme pictural et des matières transforme la toile en un espace vivant, où l’œil ressent la densité et la palpabilité des textures. Ces dernières sont travaillées avec une liberté radicale : des strates épaisses se chevauchent, des fissures et craquelures créent des fêlures de l’âme, tandis que des reliefs étranges ; crânes, racines, cœurs blancs deviennent des fossiles de mémoire.

Ces éléments, dans leur totalité indécomposable, instaurent une tension constante entre le visible et l’invisible, le sensuel et le critique, le charnel et le théologique. L’artiste ne cherche pas la clarté mais l’intensité, et cette prééminence de la matière rend chaque tableau à la fois spectaculaire et interrogatif. Ses œuvres traduisent les fractures contemporaines ; corps, territoires, âmes, ils offrent un espace où la peinture devient résistance face aux abstractions désincarnées.

Dans ses toiles vibrent des liens indéfectibles entre mémoire individuelle et mémoire collective, éréthisme des couleurs, des matières et du geste exprime les vicissitudes du monde et les transformations incessantes de la société. Le mouvement et le geste de Ben Ameur sont essentiels à sa facture. Il peint comme il pense : par impulsions, par éclats, par gestes rapides et précis qui sculptent la matière picturale. Chaque coup de pinceau, chaque superposition s’immerge d’énergie, de gravité et d’un geste fédérateur de sens.

La couleur devient vibration, palpitation, traduction du monde intérieur, tandis que la matière, dense et tactile, impose au spectateur une immersion sensorielle totale. Cette synesthésie colorée et matérielle fait ressentir l’œuvre au-delà de la vision, dans une expérience presque corporelle, où chair, couleur et geste s’entrelacent.

La composition de ses toiles, organisée selon des diagonales, des masses et des lignes de force, reste guidée par l’intuition et la sensibilité. Les éléments s’entrechoquent, se complètent et se répondent selon une logique interne, générant des vibrations et un éréthisme qui font de chaque tableau un espace pictural propice à la réflexion critique. Le spectateur est invité à pénétrer cette totalité indécomposable, à ressentir la densité de la chair-terre, la tension de la plasticité et les pulsations du monde contemporain.

Ainsi, l’œuvre de Ben Ameur dévoile, avec une intensité singulière et rare, les forces et les fissures de notre temps. Chair, mémoire et sensibilité critique s’y mêlent, s’y enlacent, tissant un langage pictural capable de murmurer à l’oreille de l’âme, de la frôler, de la bouleverser, et d’y insuffler une lueur nouvelle.

Plongé dans ses toiles, on se laisse engloutir, traverser par une lumière intérieure qui brûle et console à la fois, offrant une communion intime avec le monde : avec les autres, avec soi-même, et éveillant la conscience de la fragilité et de la beauté de l’existence que nous avons oubliée.

Tags: sami ben ameurTunisie
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