Une ferme de la région de Hanna, dans la délégation de El-Jedida (gouvernorat de Manouba), a accueilli le lancement officiel du projet pilote « Préservation de l’eau » basé sur l’intelligence artificielle, les systèmes d’information géographique et la télédétection. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’initiative internationale PRIMA, dédiée aux pays euro-méditerranéens, avec un financement annuel de 45 000 euros, sur un budget global de 2,6 millions d’euros alloué aux différents pays partenaires.
Le projet, initié et dirigé par la chercheuse universitaire Salwa Saidi, vise à comparer l’application de méthodes innovantes de suivi et d’analyse des ressources hydriques dans deux zones pilotes : Manouba au nord et Gabès au sud. L’objectif est d’évaluer l’impact des changements climatiques entre ces deux régions contrastées et de proposer des solutions adaptées aux réalités locales.
Concrètement, l’expérimentation repose sur l’installation d’équipements de pointe dans des puits artésiens afin de mesurer en temps réel plusieurs paramètres de l’eau, notamment la salinité. Ces données, traitées à l’aide de l’intelligence artificielle et des systèmes d’information géographique, seront mises à la disposition des agriculteurs pour améliorer la gestion de l’irrigation et réduire les effets négatifs sur les sols et la production agricole.
Un projet au service des agriculteurs
L’expérience, soutenue par le ministère de l’Agriculture, l’administration générale des eaux et l’Université de Tunis El Manar, devrait être élargie à un plus grand nombre d’exploitants agricoles. Elle concerne en particulier des zones où les rendements de l’eau d’irrigation sont en baisse, où la salinité progresse et où les sols argileux (souvent engorgés) compliquent la production.
Pour Jamel Jaouadi, expert en pédologie et membre de l’équipe technique à la délégation régionale de développement agricole de Manouba, ce projet s’inscrit dans une stratégie de lutte contre la salinisation, la baisse des précipitations et le risque accru d’inondations. Il souligne également la dimension collaborative et scientifique de l’initiative, qui mobilise chercheurs, institutions publiques et partenaires socio-économiques pour renforcer la résilience de l’agriculture et contribuer à la sécurité alimentaire.
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