La flottille internationale « Global Sumud », partie pour briser le blocus imposé à Gaza, affirme avoir été visée dans la nuit par de multiples drones au large de la Grèce. L’incident, survenu dans les eaux internationales, a suscité une vague de réactions diplomatiques : l’Italie et l’Espagne ont déployé des frégates militaires pour « d’éventuelles opérations de secours », tandis que l’ONU a appelé à mettre fin aux attaques.
Selon les organisateurs, « 15 à 16 drones » auraient survolé et ciblé plusieurs des cinquante embarcations composant la flottille, transportant quelque 500 participants venus de 45 pays – dont des députés, médecins, journalistes et militants. Des « explosions », des « brouillages de communication » et des « objets non identifiés » largués depuis les airs ont été rapportés. Trois navires auraient subi des dégâts, selon le député polonais Franek Sterczewski.
C’est la deuxième fois que la flottille dit être attaquée : dans la nuit du 8 au 9 septembre, un premier assaut par drone avait été signalé au large de Tunis.
Rome et Madrid en première ligne
Face à la présence d’une soixantaine d’Italiens, dont quatre parlementaires, le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a annoncé l’envoi immédiat de la frégate Fasan, engagée dans l’opération de surveillance maritime Mare Sicuro. « Pour garantir l’assistance aux citoyens italiens, nous devons être prêts à intervenir », a-t-il déclaré.
En parallèle, l’Espagne a également mobilisé un navire d’intervention depuis Carthagène, Pedro Sánchez exigeant « le respect du droit international et la sécurité des citoyens européens en Méditerranée ». La Première ministre italienne Giorgia Meloni, tout en condamnant les attaques, a jugé la mission « dangereuse et irresponsable », proposant que les aides transportées soient débarquées à Chypre.
« Ces attaques doivent cesser et une enquête indépendante doit être menée », a exhorté le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Thameen Al-Kheetan. Plusieurs responsables politiques européens, dont la Française Florence Heskia, ont dénoncé « une violation flagrante du droit international ».
Le Quai d’Orsay, de son côté, a exprimé sa préoccupation mais rappelé que les équipages avaient choisi de se rendre vers Gaza, exposant ainsi leurs passagers aux risques.
La flottille entend rejoindre la bande de Gaza pour « briser le blocus israélien », après deux tentatives avortées en juin et juillet. Israël a réaffirmé cette semaine qu’il ne laisserait pas les navires approcher de ses côtes, considérées comme une « zone de combat ».