La tension qui entoure le championnat tunisien de football semble une nouvelle fois avoir franchi les limites du cadre sportif. Selon les informations de Mosaïque FM, la Commission de discipline relevant de la Ligue nationale de football professionnel a convoqué l’entraîneur de l’Espérance sportive de Tunis, Maher Kanzari, à comparaître jeudi ou vendredi prochain devant ses membres.
Cette convocation fait suite à un blasphème proféré en direct, lors d’une récente rencontre, qui a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Au cœur de cette affaire : une phrase lâchée sous le coup de la colère, captée par les micros et les caméras et largement relayée. Pour beaucoup, ce dérapage verbal constitue un manquement à l’éthique sportive et une atteinte aux valeurs religieuses et morales, dans un pays où les questions de foi restent sensibles dans l’espace public. La Commission de discipline décidera, après audition, d’éventuelles sanctions à l’encontre du technicien espérantiste.
Le football tunisien face à ses vieux démons
Ce nouvel épisode vient raviver le débat récurrent sur la violence verbale et symbolique qui gangrène les terrains tunisiens. Depuis plusieurs saisons, les instances peinent à contenir un climat marqué par les invectives, les insultes, les débordements des bancs techniques et les tensions dans les tribunes.
Si les actes de violence physique ont souvent été médiatisés — bagarres entre supporters, envahissements de terrain, jets de projectiles — les violences verbales et psychologiques passent plus facilement sous silence, bien qu’elles contribuent à un climat délétère.
La convocation de Maher Kanzari pourrait marquer un tournant symbolique, à condition que la Ligue saisisse cette occasion pour envoyer un signal fort contre toutes les formes de violence dans le football national.