Jeudi 14 août 2025, vers 18h45, une rame de la ligne 4, en direction du centre-ville, a été la cible d’un incendie volontaire à hauteur de la station Slimane Kahia. Selon le communiqué de la Société des Transports de Tunis (Transtu), un groupe d’enfants aurait allumé des papiers avant de les jeter entre les sièges, provoquant un départ de feu qui a endommagé une partie du plancher et des câbles électriques sous les banquettes.
Alerté par les cris des passagers, le conducteur est intervenu rapidement à l’aide des extincteurs à bord, avant que la protection civile ne finalise l’extinction à l’arrêt suivant.
La Transtu dénonce « des comportements dangereux qui menacent la sécurité des usagers » et annonce l’ouverture d’un procès-verbal, avec engagement de poursuites sur la base de l’article 307 du Code pénal. L’entreprise réaffirme sa politique de tolérance zéro face aux actes de sabotage.
Une série noire qui se répète
Ce n’est pas un incident isolé. Ces dernières années, le métro léger a connu plusieurs épisodes marquants:
- 21 octobre 2021 – Jets de pierres contre une rame de la ligne 5, causant neuf blessés parmi les passagers, pour la plupart mineurs. Lire aussi : Le métro vandalisé par des mineurs, neuf personnes blessées
- 17 septembre 2021 – Actes de vandalisme répétés contre les métros des lignes 5 et 6, incluant la casse de vitres et des tentatives de sabotage technique. Lire aussi : La TRANSTU dénonce les actes de vandalisme visant ses métros
- 30 juillet 2025 – Saccage d’un bus tout juste mis en service, illustrant la persistance des dégradations dans le réseau de transport public. Lire aussi : Un inextinguible ressentiment
Entre prévention et répression
La multiplication de ces incidents pose la question de la capacité des autorités et des opérateurs à garantir la sûreté des transports publics. Les solutions ne peuvent se limiter à la réparation des dégâts :
- Renforcement de la surveillance dans les rames et aux stations (vidéoprotection, présence humaine).
- Sensibilisation auprès des jeunes publics sur les conséquences juridiques et humaines de ces actes.
- Coopération entre Transtu, forces de l’ordre et société civile pour anticiper et dissuader les comportements à risque.
Chaque acte évité, c’est une rame qui continue de circuler, des passagers qui arrivent à bon port et un service public qui reste opérationnel.
Ces derniers mois, la mobilité urbaine en Tunisie connaît plusieurs avancées notables : en juillet 2025, la Transtu a réceptionné 189 nouveaux bus chinois (batch final d’un contrat de 300 véhicules) pour renforcer son parc roulant. Par ailleurs, un appel d’offres international a été lancé en mai 2025 en vue d’acquérir 30 nouvelles rames de métro léger, desservant notamment le TGM avec une livraison prévue pour 2027. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de modernisation du réseau, soutenue par les mégaprojets d’infrastructure, incluant la consolidation du Réseau Ferroviaire Rapide (RFR) dans le Grand-Tunis.
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