L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a lancé, ce lundi, un avertissement clair au pouvoir. Réunie en instance administrative nationale pour examiner la situation générale, les négociations sociales et les dossiers en suspens, la centrale syndicale a dénoncé les attaques et les tentatives d’atteinte à son siège central.
Dans un discours au ton ferme, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a condamné les campagnes de diffamation et les accusations de corruption visant certains syndicalistes. « Celui qui détient un dossier doit le présenter à la justice. Nous ne sommes pas au-dessus de la reddition de comptes. Il suffit de cette symphonie », a-t-il martelé, ajoutant que la question est désormais celle de « la dignité et de l’honneur ».
Taboubi a pointé du doigt les autorités, les accusant d’être responsables de l’incident du 7 août dernier, lorsque des individus ont tenté de forcer l’entrée du siège de l’UGTT à la place Mohamed Ali, après la levée soudaine des barrières de sécurité par les forces de l’ordre. « La place Mohamed Ali ne sera pas ouverte à n’importe qui », a-t-il prévenu.
Le leader syndical a également dénoncé une « politique du deux poids deux mesures » dans la gestion des manifestations : certaines activités de l’UGTT sont interdites faute d’autorisation, tandis que celles de ses adversaires se déroulent librement.
Rappelant le rôle historique de l’UGTT dans la lutte nationale et la défense des droits sociaux, Taboubi a insisté sur la contribution de l’organisation à l’annulation de la sous-traitance dans la fonction publique, à la régularisation des travailleurs des dispositifs « Mécanisme 16 » et « Mécanisme 20 », ainsi qu’à la défense des enseignants suppléants, des militants syndiqués réprimés et des docteurs au chômage.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a affirmé que la grève figure parmi les options sur la table, mais que la décision finale appartiendra souverainement à la structure réunie.
« L’Union ne prendra pas de décisions sous le coup de l’émotion, mais avec un sens aigu de la responsabilité. Le pays n’a pas besoin de confrontation », a-t-il déclaré, rappelant que l’UGTT avait joué un rôle clé dans le dialogue national qui avait évité un affrontement politique en 2012.
Rappelons que le président de la République avait implicitement évoqué que l’UGTT n’était pas au-dessus de la loi.
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