Du Passage à la place Pasteur, les bistrots étaient légion mais ont pour la plupart disparu.
Discrète, presque invisible, la brasserie de la Liberté continue à accueillir ses fidèles depuis des lustres. Cette enseigne témoigne d’une époque où les bistrots étaient nombreux sur ce versant de la ville.
Au Passage, le Floréal et le Lucullus accueillaient aussi bien les chalands que les voyageurs qui attendaient leur train. À quelques pas Manino offrait une bière fraîche à ceux qui venaient goûter à son poisson complet. Les bistrots étaient également nombreux sur l’avenue de Londres mais ne sont plus que deux aujourd’hui : le bar dit Chez Salah le cycliste et une autre enseigne un peu plus loin, près de la gare des autobus.
Dans le temps, le bar du Soleil Levant était le bistrot de référence pour ce quartier alors que de nos jours, seule l’enseigne en lettres vertes est demeurée.
Sur l’avenue de la Liberté, ils etaient trois bistrots dans un mouchoir. Le seul à avoir survécu se nommait Le Perroquet et se contente aujourd’hui de boissons non alcoolisées. Les deux autres avaient pour nom Les Cléopatre et la brasserie de Belgique et ont complètement disparu.
Jusqu’aux années quatre-vingt, le Zanzibar – une jolie trouvaille que ce nom ! – se trouvait à l’entrée de la rue de Palestine alors que plus loin, rue de la Marne, le bar Carlos au comptoir interminable avait lui aussi de nombreux adeptes.
N’oublions pas au seuil de l’avenue de Madrid, la petite échoppe de Khamous qui y vendait des œufs durs, des fruits secs et aussi de la boutargue. Personnage haut en couleurs, Khamous comme tous les commerçants juifs du quartier, fermait durant le shabbat. Il suffisait alors de quelques pas pour rejoindre le Robinson, un restaurant cacher très prisé qui avait ouvert ses portes au milieu des années soixante-dix.
Plus haut, sur l’avenue de la Liberté, le bar Ali Ourak est toujours là, avec ses clients fidèles et les couleurs de l’Espérance dont le patron fut l’un des dirigeants. À proximité du marché Lafayette, il ne reste des bistrots d’antan que le Milanais dont les escalopes à la viennoise avaient etabli la réputation.
Ce restaurant faisait partie d’un chapelet d’établissements dont la plupart sont toujours ouverts à l’image du Saint-Georges, du Ghassen, de la Cloche d’or, La Bohême ou le Cercle italien. Plus récentes, d’autres enseignes ont ouvert au début des années quatre-vingt à l’instar du Grande Italia et du Paradiso.
Notons également deux disparitions notoires : celles du restaurant Le Grill, une vaste salle en plein air qui se trouvait en face de la Maison de la radio et les deux restaurants asiatiques des avenues Hedi Chaker et Taieb Mehiri.
Concluons ce tour des bistrots qui rayonnaient à partir de l’avenue de la Liberté en mentionnant le Canigou qui se trouvait rue du Koweit. Plus loin, au bout de l’avenue, deux enseignes aux saveurs presque bucoliques attendaient le public : le Schilling et la Briscola qui continuent de nos jours à accueillir une clientèle joyeuse en plein air.