Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet 2025, le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué une visite inopinée sur plusieurs zones du littoral tunisien confrontées à une pollution marine alarmante. De Monastir à Kélibia et Menzel Temime, le chef de l’État s’est déplacé pour constater l’ampleur des dégâts et promettre des poursuites contre les responsables.
Entre 22h et 1h du matin, Kaïs Saïed s’est rendu sur plusieurs sites touchés par cette pollution, à commencer par la plage de Ksibet El Mediouni, où les eaux sont envahies par des déchets organiques et industriels. Sur place, le président a échangé avec des citoyens venus lui faire part de leur exaspération, dénonçant la dégradation continue de leur environnement, l’inaction des autorités locales et les menaces sanitaires pesant sur les habitants.
« Tous ceux qui ont contribué à cette situation, directement ou indirectement, devront en répondre devant la justice. Il n’y aura ni immunité ni impunité », a déclaré le président, dans une vidéo publiée par Radio Monastir.
Inspection de la station d’épuration de Sayada-Lamta-Bouhjar
Poursuivant sa tournée, Kaïs Saïed a visité la station d’épuration de Sayada-Lamta-Bouhjar, située à Lamta, dont le rôle est central dans le traitement des eaux usées de la région. La station a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de la société civile, qui l’accuse de déverser des eaux insuffisamment traitées dans la mer.
Selon Radio Nationale, Mounir Hussein, militant actif dans la région, a qualifié ce qui est arrivé au golfe de Monastir d’« agression sauvage commise par les stations d’épuration et les industriels ». Il a appelé à une solution radicale, notamment par l’interdiction stricte du déversement des eaux usées dans le golfe, afin de sauver ce qui peut encore l’être.
Un littoral sacrifié, une économie locale menacée
La pollution qui touche le golfe de Monastir affecte directement les activités économiques locales, notamment la pêche et le tourisme. À Sayada, autre localité visitée par le président, les plages sont désertées et les pêcheurs tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps, alertant sur la baisse des prises et la contamination de leurs outils de travail.
Kélibia et Menzel Temime, points sensibles de la pollution
À l’aube, la tournée présidentielle s’est poursuivie dans les localités côtières de Kélibia et Menzel Temime. Le président a inspecté plusieurs plages ainsi que des zones fortement impactées par les rejets d’eaux usées, notamment Oued Lahjar et Aïn Grenz. Ces zones sont particulièrement touchées par la pollution marine et représentent des enjeux majeurs pour la protection du littoral et les activités économiques locales.
Une promesse d’action, sous surveillance citoyenne
Le président Kaïs Saïed a multiplié les messages fermes sur l’application de la loi et la nécessité de mettre fin à l’impunité environnementale. Mais sur le terrain, beaucoup attendent des mesures concrètes : audits techniques, sanctions effectives, investissements dans l’assainissement et transparence des données environnementales.