Washington accuse la juriste italienne d’antisémitisme et de soutien au terrorisme, après un rapport accablant visant Israël et ses soutiens internationaux.
Le climat se tend encore davantage entre les Nations unies et les États-Unis autour de la question palestinienne. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a annoncé, mercredi 9 juillet, que les États-Unis s’apprêtent à imposer des sanctions à l’encontre de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés.
Dans une publication sur son compte X, le chef de la diplomatie américaine a accusé la juriste italienne de mener des « efforts illégitimes et honteux » contre les États-Unis et Israël, évoquant un comportement « antisémite » et une « complicité idéologique avec le terrorisme ».
Une réponse au rapport explosif d’Albanese
Cette annonce survient quelques semaines après la publication d’un rapport très critique de Francesca Albanese, dans lequel elle met en cause le rôle de plusieurs multinationales qui, selon elle, soutiennent directement ou indirectement les activités militaires et la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.
Elle y dénonce notamment des liens financiers avec l’armée israélienne et appelle à la responsabilité pénale internationale pour ceux qui alimentent, selon ses mots, « le système d’occupation et d’apartheid ».
Albanese soutient également les démarches engagées par la Cour pénale internationale (CPI) visant à poursuivre Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, pour crimes de guerre dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Une réaction ferme de Francesca Albanese
Face à cette offensive diplomatique, Francesca Albanese a réagi sobrement mais fermement. Dans un message publié également sur X, elle a affirmé :
« Je me tiens fermement et avec conviction du côté de la justice. »
La juriste italienne, nommée en 2022 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, est régulièrement ciblée par les milieux pro-israéliens, qui l’accusent de partialité. Ses rapports, documentés mais souvent virulents, l’ont propulsée au cœur de nombreuses polémiques, notamment après les bombardements israéliens sur Rafah et le siège prolongé de Gaza.
Tensions croissantes autour de la CPI
Cette annonce américaine intervient dans un contexte de tensions croissantes autour du rôle de la Cour pénale internationale, que Washington ne reconnaît pas, et de la légalité des représailles israéliennes dans les territoires occupés.
Pour de nombreux observateurs, ces sanctions potentielles contre une experte onusienne marquent un nouveau seuil dans la politisation du droit international, et pourraient accroître les divisions au sein de la communauté internationale sur le traitement du conflit israélo-palestinien.