Les ressources en gaz naturel en Tunisie poursuivent leur repli. Selon le dernier rapport de l’Observatoire national de l’énergie et des mines, elles ont diminué de 9 % sur un an, alors même que la demande, notamment pour la production électrique, est en hausse.
À fin avril 2025, les ressources en gaz naturel en Tunisie, incluant la production nationale et le forfait fiscal, se sont établies à 651 ktep, soit une baisse de 9% par rapport à la même période en 2024, indique le rapport mensuel de l’Observatoire national de l’énergie et des mines.
La production de gaz commercial sec a, de son côté, reculé de 4%, tandis que la redevance sur le passage du gaz algérien a chuté de 16%, atteignant 267 ktep. Cette baisse concerne notamment les contributions des champs gaziers nationaux, dont : Hasdrubal (-12%), Nawara (-27%) et Miskar (-8 %). Seule exception, la production de gaz commercial du sud a progressé de 23%.
Tensions sur les livraisons à la STEG
La répartition de la redevance totale issue du transit du gaz algérien révèle que 82% de cette ressource est cédée à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). À noter qu’un dépassement des prélèvements de la STEG sur la redevance due à l’État a été enregistré en 2024, pour un volume de 219 millions de m³. Une régularisation est en cours.
En dépit de la baisse des ressources locales, les achats de gaz algérien ont augmenté de 21% sur un an, atteignant 824 ktep à fin avril 2025. Grâce à cette hausse des importations, l’approvisionnement global en gaz naturel a progressé de 6%, pour s’établir à 1 426 ktep.
Une demande globale en progression de 5%
En parallèle, la demande nationale de gaz naturel a enregistré une croissance de 5% pour atteindre 1 423 ktep-pci. Le secteur de la production électrique, qui représente 64% de la demande totale, enregistre une hausse de 5%, malgré des contraintes d’approvisionnement. Il repose toujours à 94 % sur le gaz naturel.
La consommation finale, hors production électrique, est également en hausse de 6%, pour atteindre 518 ktep-pci.
Malgré une hausse de la demande et une dépendance persistante au gaz naturel dans la production d’électricité, la Tunisie doit faire face à une érosion de ses ressources locales. Le recours accru aux importations, notamment depuis l’Algérie, permet pour l’instant de compenser le déficit, mais souligne la vulnérabilité énergétique du pays.