Il arpente les rues de la médina, chante à tue-tête et attend que les portes s’entrouvrent pour négocier ses marchandises. Salah Ayari, originaire de Makthar, est l’un des derniers robavecchia de la médina de Tunis.
Toujours gai, il récite des poèmes à qui veut bien l’entendre et sait parler chiffons avec les dames du quartier. Sa poussette devant lui, il rayonne entre Bab Souika et Halfaouine, rêve des montagnes de Bargou et des terroirs de Siliana.
Il échange des vieilles fringues contre des verres et des bibelots, marchande fermement et tente de dénicher la bonne affaire qui lui fera gagner plus que l’ordinaire. Salah ne se lasse jamais des poèmes qu’il connaît par cœur et des ruelles qu’il sillonne à longueur d’année.
Comme un lutin, il sautille d’une houma à l’autre, toujours précédé d’un sonore « robavecchia », son sésame pour toutes les portes de la médina.