Bien que le gouvernement ait officiellement accordé deux jours de congé à l’occasion de l’Aïd — vendredi 6 et samedi 7 juin —, les rues de Tunis ont commencé à se vider bien avant. Dès ce jeudi matin, la capitale observait une circulation étonnamment fluide, loin de l’agitation habituelle.
Depuis mercredi après-midi, les gares routières, les stations de louages et les gares ferroviaires ont été prises d’assaut. Les Tunisiens, anticipant les congés, ont commencé à affluer massivement vers leurs régions d’origine pour célébrer la fête en famille. Une habitude bien ancrée, qui transforme chaque veille d’Aïd en véritable transhumance nationale.
Dans certains quartiers de Tunis, de nombreux commerces ont même baissé leurs rideaux dès jeudi midi, laissant entrevoir un long week-end férié étendu sur quatre jours pour ceux qui ont pu s’absenter plus tôt.
Dans les stations de transport, l’ambiance est à la fois fébrile et joyeuse. Valises à la main, familles et étudiants se pressent pour attraper une place vers Sfax, Kairouan, Gafsa ou encore le Sahel. Malgré les renforcements annoncés dans les lignes de transport public, de nombreux voyageurs ont dû patienter de longues heures pour embarquer.
Ce départ massif donne à la fête un air de déjà-là. Même si les dates officielles ne sont que pour vendredi et samedi, pour une large partie des Tunisiens, l’Aïd a déjà commencé — avec son lot de retrouvailles, de déplacements et de préparatifs familiaux.