Après plusieurs années d’inactivité, la centrale laitière de Sidi Bou Ali, fermée depuis 2018, s’apprête à reprendre du service. L’annonce a été faite mercredi 28 mai par l’administrateur judiciaire de l’entreprise, Sadok Arif, qui a confirmé que la société « Elbene Industrie » est désormais placée sous la tutelle de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), bras financier de l’État.
La CDC a officiellement déposé une offre d’acquisition auprès du tribunal de première instance de Sousse, accompagnée d’un plan de redressement structuré visant à relancer durablement le site industriel. Cette initiative s’inscrit dans une démarche étatique coordonnée, impliquant sept ministères et bénéficiant d’un appui direct de la présidence de la République et de la cheffe du gouvernement.
La relance de cette unité stratégique, autrefois fleuron de la production laitière nationale, s’inscrit dans une logique de souveraineté alimentaire. L’usine, qui avait été privatisée en 2005 après avoir appartenu à l’État depuis 1978, avait cessé ses activités en raison de difficultés financières majeures et de soupçons de corruption.
À son apogée, la centrale traitait jusqu’à 500 000 litres de lait par jour, contribuant de manière significative à l’approvisionnement du marché national. Sa fermeture avait entraîné le licenciement d’environ 200 salariés, tandis que 154 autres sont restés sans revenus tout en demeurant administrativement rattachés à l’entreprise.
Le redémarrage effectif de l’usine reste cependant suspendu à l’approbation judiciaire de l’offre déposée par la CDC, mais les signaux sont désormais clairement au rétablissement progressif de l’activité.